La deuxième phase de la réduction des prix des médicaments génériques au Québec est maintenant entrée en vigueur, faisant passer les prix des médicaments génériques de 37,5 % à 30 % de la valeur du médicament de marque équivalent. Cette baisse de 20 % s’ajoute à celle réalisée en décembre dernier et rend les médicaments génériques plus avantageux que jamais pour le système de santé.

Selon le président de l’Association canadienne du médicament générique (ACMG), Jim Keon, les médicaments génériques présentent maintenant le meilleur rapport qualité-prix jamais obtenu au Québec. « Les médicaments génériques offrent aux patients des produits reconnus pour leur efficacité, tout en allégeant les coûts pour le système de santé. Avec ces baisses, le gouvernement prévoit réaliser des économies de l’ordre de 190 millions de dollars par année. Les employeurs et les employés qui cotisent à des régimes d’assurances collectives pourront aussi profiter d’économies significatives s’ils favorisent davantage l’utilisation des médicaments génériques ».

Le Québec paie encore le plus cher pour ses médicaments
Malgré cette baisse des prix des médicaments génériques, le Québec demeure la province du Canada qui paie le plus cher pour ses médicaments, notamment en raison de « la règle des 15 ans », qui favorise l’utilisation des médicaments de marque. Cet avantage unique au Québec coûtera à lui seul 193 millions de dollars cette année au gouvernement du Québec.

« Il est étonnant de constater à quel point le Québec se trouve dans une situation paradoxale : d’une part, le gouvernement investit des efforts considérables pour faire baisser le prix des médicaments génériques, alors que de l’autre, il ne fait rien pour en accroître l’utilisation, renonçant à des centaines de millions de dollars d’économies additionnelles, souligne M. Keon.

«Cette situation est d’autant plus inéquitable pour les payeurs – employeurs, employés ou simplement les contribuables – que le retour sur investissement espéré de l’industrie pharmaceutique de marque n’est pas au rendez-vous pour l’économie québécoise. Au contraire, les grands laboratoires se désengagent du Québec, diminuent leurs investissements en R-D et continuent d’abolir des postes. Cette tendance va d’ailleurs s’accélérer si on en croit les déclarations de certains dirigeants des plus grandes entreprises du secteur, qui affirment publiquement que leur modèle d’affaires a changé et que leurs décisions ne reposent plus sur les mêmes conditions que par le passé », ajoute le président de l’ACMG.

Un enjeu de taille
Pour M. Keon, il est essentiel d’aborder l’enjeu du prix des médicaments, particulièrement au moment où le Canada et l’Union européenne (UE) négocient un accord économique et commercial global, pour lequel l’UE formule des demandes visant à prolonger encore la période d’exclusivité des médicaments de marque, reculant d’autant la disponibilité des médicaments génériques et les économies qu’ils engendrent.

« Retarder davantage l’entrée des médicaments génériques sur le marché au Québec et au Canada améliorerait certainement la profitabilité des fabricants de médicaments de marque, mais c’est notre système de santé au Québec et au Canada qui en paierait le prix, avec une hausse des dépenses en médicaments estimée à 785 millions de dollars par an pour le Québec seulement », signale M. Keon.

Active sur les marchés internationaux vers lesquels sont destinés prés de 40 % des produits fabriqués au Canada, l’industrie du médicament générique milite pour l’accroissement des échanges commerciaux et économiques internationaux et appuie les efforts du gouvernement du Canada pour éliminer les barrières commerciales.

« L’industrie du médicament de marque tente de convaincre les Canadiens que s’ils ne cèdent pas aux demandes de l’UE en prolongeant leurs monopoles, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’UE ne pourra pas être conclu. Cette insinuation est tout simplement fausse : les produits pharmaceutiques venant de l’UE bénéficient déjà d’un accès libre et sans entrave au marché canadien et le Canada excède déjà ses obligations internationales dans le domaine de la propriété intellectuelle pharmaceutique », conclut M. Keon.