Les employés qui envisagent de déménager dans une autre région en raison de l’accès plus grand au télétravail devraient y réfléchir à deux fois avant de passer à l’action, suggère un sondage de Robert Half.

Ainsi, 22 % des entreprises canadiennes sondées affirment qu’elles diminueraient le salaire de leurs employés en télétravail qui choisiraient de déménager dans une ville où le coût de la vie est moins élevé.

Or, 84 % des employés indiquent ne pas être prêts à accepter une réduction de salaire à leur poste actuel s’ils déménageaient.

De plus, à peine 27 % des employeurs se disent favorables à ce que leurs salariés déménagent de façon permanente. À court terme toutefois, étant donné les restrictions sanitaires en cours, les entreprises font preuve de plus de flexibilité : la moitié d’entre elles ont permis à leur personnel en télétravail de déménager de façon temporaire.

Bien que la motivation à déménager puisse varier, les travailleurs citent souvent un changement de décor (37 %) et un coût de la vie inférieur (32 %). Environ 3 % des employés sondés soutiennent avoir déjà déménagé en raison de la possibilité de travailler à distance.

Pour déterminer le salaire des employés qui feraient le choix de déménager, les entreprises se baseraient principalement sur l’emplacement du bureau de l’entreprise (68 %), alors que 22 % le fixerait en fonction du nouveau lieu de travail de l’employé. Un employeur sur dix n’a pas encore pris de décision à ce sujet.

Certaines entreprises, dont Facebook, ont averti leur personnel que s’ils déménagent hors de la ville et continuent de travailler à distance, leur salaire pourrait être réduit ou augmenté pour s’ajuster aux conditions du marché de leur nouvel emplacement.

Rendre obligatoire les politiques de télétravail

Dans le même ordre d’idée, l’organisme Télétravail Québec a déploré vendredi devant la commission parlementaire qui étudie le projet de loi 59 l’absence du mot télétravail dans la réforme des normes de santé et sécurité du travail.

Cette pièce législative pilotée par le ministre du Travail, Jean Boulet, modernise la loi actuelle qui date de plus de 40 ans.

Selon l’organisme Télétravail Québec, il faut obliger toutes les entreprises à adopter une politique sur le télétravail pour clarifier les règles.

« Le fait de ne pas avoir le terme « télétravail » dans le projet de loi laisse croire que le télétravail n’est pas une priorité, a affirmé le président de Télétravail Québec, José Lemay-Leclerc. Le minimum serait de l’inclure dans le projet, ce serait une forme de promotion. »

Le ministre Jean Boulet a soutenu pour sa part qu’il valait mieux recommander aux entreprises d’adopter une politique plutôt que de les forcer.

En outre, il a fait valoir que les obligations de l’employeur en matière de santé et de sécurité du travail s’appliquent indépendamment du lieu où la prestation de travail est accomplie.

« Peu importe le lieu du travail, dans un café, à la maison, ou à l’établissement, il y a une obligation (pour l’employeur) d’utiliser les techniques pour éliminer, contrôler et bien identifier les risques. »

Avec La Presse canadienne