Les employeurs veulent fixer un cadre aux travailleurs pour le retour au bureau, tandis que les employés réclament de la flexibilité avant tout. 

Alors que le retour au bureau prend forme, les attentes des employeurs et des employés québécois sont quasiment inversées sur le modèle de travail de l’après-pandémie.

Du côté des travailleurs, c’est la flexibilité qui est désirée. La pleine flexibilité du modèle de travail est souhaitée par 24 % des employés, mais seulement 8 % des organisations comptent l’accorder, indique un sondage de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA).

Le télétravail à temps plein est souhaité par 38 % des employés… mais seul 1 % des employeurs ont l’intention de le proposer.

Et ce fossé entre les souhaits des travailleurs et les intentions des organisations est encore accru si on regarde les possibilités d’encadrer le travail à temps partagé entre la maison et le lieu de travail.

En effet, le temps partagé avec une exigence de présence minimale au bureau est rejeté par les travailleurs: seuls 18 % d’entre eux souhaitent une formule fixe et prédéterminée encadrant le nombre de jours au bureau par semaine. Et ils sont encore moins nombreux (10 %) à souhaiter une telle formule fixe, même si elle était décidée en tenant compte des tâches liées au poste qu’elles occupent.

Chez les employeurs, c’est l’inverse. La première formule de partage du temps de travail, en fonction d’une formule fixe et prédéterminée, fait partie des intentions pour 52 % des organisations. Et la deuxième possibilité, liée aux tâches effectives des travailleurs, est envisagée par 23 % des employeurs.

Une seule option fait quasiment l’unanimité chez les employés et chez les employeurs: le refus du bureau à temps plein. Seuls 9 % des travailleurs le souhaitent et 6 % des organisations l’envisagent.

Pour le reste, les employés et les employeurs devront parvenir à s’entendre. « Il y aura un réel effort d’échange et de communication à fournir de part et d’autre afin d’aborder les questionnements et de favoriser l’acceptabilité, explique Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des CRHA. Ce sera une belle occasion pour les organisations de faire preuve d’innovation et de co-créativité. »