La Californie augmentera graduellement d’ici 2022 le salaire minimum à 15 $ de l’heure, soit le taux le plus élevé en Amérique du Nord.

Il passera ainsi à 10,50 $ en 2017 et en 2018, puis augmentera de 1 $ par année jusqu’à ce qu’il atteigne 15 $ en 2022. Il sera ensuite indexé sur l’indice des prix à la consommation. Les entreprises de moins de 26 employés seront autorisées à mettre en place la mesure un an plus tard, en 2023.

Le salaire minimum californien, qui est actuellement de 10 $ de l’heure, est déjà l’un des plus élevés des États-Unis. Au niveau fédéral, celui-ci n’est que de 7,25 $ de l’heure, et des efforts pour le faire passer à 10 $ ont été bloqués par le Congrès, contrôlé par les républicains. Plusieurs États du Sud, où la syndicalisation est quasi inexistante, n’ont aucune loi sur le salaire minimum.

« C’est une question de justice économique, ça fait sens», a défendu le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, lors de l’annonce de la nouvelle législation, qui «augmente le salaire minimum prudemment et de manière responsable et qui offre de la flexibilité si les conditions économiques et budgétaires changent ».

Plus de 5,6 millions de travailleurs californiens bénéficieront de cette mesure, soit le tiers de la main-d’œuvre de l’État.

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La FTQ se réjouit

Les réactions ne se sont pas fait attendre de ce côté-ci de la frontière. La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a affirmé qu’il s’agissait d’un accord « historique » pour les travailleurs américains.

« L’augmentation du salaire minimum californien à 15 $ l’heure est une excellente nouvelle pour les travailleurs de toute l’Amérique du Nord. Nous voulons que le Québec emboîte le pas à la Californie. C’est ce que nous allons demander au gouvernement Couillard », a fait savoir le président de la FTQ, Daniel Boyer.

L’accord conclu entre les élus locaux et les syndicats californiens pourrait aussi donner une impulsion à la campagne Fight For 15, qui milite en faveur d’une augmentation du salaire minimum à l’échelle nationale. La FTQ soutient même que ce mouvement « prend de l’ampleur et est en train de se répandre au Canada ».

« Les syndicats affiliés de la FTQ ont adopté une résolution lors de notre Conseil général du 24 février dernier dans le but de contribuer à promouvoir cette cause au Québec dans les prochaines années », a indiqué Daniel Boyer.

Les législations augmentant le salaire minimum ne font toutefois pas que des heureux. Le sénateur républicain Jeff Stone a affirmé à l’Agence France-Presse qu’un tel accord aura des effets désastreux, « en particulier pour les jeunes qui débutent sur le marché du travail » car il y aura « moins de postes de niveau débutant », mais aussi « des prix plus élevés pour les consommateurs et davantage de réticence de la part des dirigeants de petites entreprises pour lancer ou développer leurs opérations en Californie ».

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