Le Canada conserve sa neuvième position au classement de l’indice mondial Mercer CFA Institute, qui compare les systèmes de retraite de 39 pays.

C’est la deuxième année consécutive que le Canada occupe la neuvième place, après avoir gagné une position l’an passé.

Les deux premières places du classement de l’indice mondial Mercer CFA Institute sont occupées par les Pays-Bas (1er) et le Danemark (2e). L’indice mondial Mercer CFA Institute couvre les deux tiers de la population mondiale.

Le système de retraite du Canada bénéficie d’une structure solide. Son indice a légèrement progressé, en passant de 69,2 en 2019 à 69,3 cette année.  Mais comme les autres pays il doit se préparer à affronter les conséquences de la pandémie de la Covid-19.

Bouleversements en vue

« Bien que le système de retraite du Canada continue de jouir d’une structure solide, comme en témoigne son classement de 2020, il faut tenir compte des risques à court et à long terme et les gérer, pointe F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada. Plus particulièrement, la pandémie de la Covid-19 a considérablement accru le montant de la dette publique en pourcentage du PIB. »

« Même avant la Covid-19, de nombreux systèmes de retraite publics et privés du monde entier subissaient une pression croissante pour maintenir leurs prestations », constate Margaret Franklin, le présidente et chef de la direction du CFA Institute.

Mais la pandémie apporte un vaste bouleversement qui produira des effets sur les industries, les taux d’intérêt, les rendements des placements et la confiance envers les gouvernements. Cela conduira à faire évoluer la capacité à verser des revenus de retraite adéquats à long terme.

La pandémie creuse également la dette publique, ce qui limite la capacité des gouvernements à soutenir leurs populations âgées, que ce soit directement auprès des régimes de retraite ou dans la prestation de soins de santé.

« Les perspectives de rendement sur les placements sont modérées, tandis que la volatilité peut être élevée, ce qui s’ajoute aux défis habituels de la gestion du risque dans le portefeuille d’un régime de retraite, commente Deep Kapur, le directeur du Monash Centre for Financial Studies (MCFS). De plus, certains gouvernements ont permis l’accès temporaire aux rentes constituées ou ont réduit le niveau des taux de cotisation obligatoires afin d’améliorer la position de liquidité des ménages. Cette conjoncture aura sans doute une incidence importante sur la suffisance, la viabilité et l’intégrité des systèmes de retraite, ce qui influera sur l’évolution de l’indice mondial sur les systèmes de retraite au cours des prochaines années. »

Les femmes plus à risque

Les risques nouveaux qui pèsent sur les régimes de retraite pourraient affecter particulièrement les femmes. « Des déficits d’épargne-retraite ont une incidence disproportionnée sur certains groupes, dont les femmes, prévient F.Hubert Tremblay. Cette situation revêtira une grande importance dans le contexte de la Covid-19, où les femmes sont souvent surreprésentées dans les secteurs les plus touchés par la pandémie. »