La pandémie de COVID-19 n’est pas encore terminée, mais beaucoup de travailleurs français et britanniques ont repris le chemin du bureau depuis le déconfinement, selon un sondage de la firme Yougov publié dans le quotidien économique Les Echos. Assiste-t-on déjà au retour des vielles habitudes de travail?

En France, alors que 27 % des employés se sont retrouvés en télétravail lors du confinement le printemps dernier, ils ne sont plus que 15 % à l’être encore aujourd’hui. L’écart est encore plus marqué dans la région parisienne, où la proportion de télétravailleurs est passée de 45 % à 22 %.

Le portrait est un peu différent au Royaume-Uni, alors que le télétravail a été plus présent pendant le confinement (35 %), et s’est davantage maintenu jusqu’à aujourd’hui (29 %).

En trois mois, le recours au télétravail à temps plein a donc chuté de 44 % en France, et de 18 % au Royaume-Uni.

À la fin juillet, Santé publique France a pourtant appelé les employeurs « à mettre en place le télétravail chaque fois que c’est possible dans les zones de circulation active du virus ».

Peu de réembauches en mode télétravail

Cette baisse marquée du recours au télétravail s’explique par un retour massif au bureau des employés qui ont travaillé de la maison pendant le confinement, mais aussi par le fait que les salariés qui ont été mis à pied temporairement sont seulement 11 % à être en télétravail depuis leur réembauche.

La rentrée automnale risque donc d’être complexe pour les autorités sanitaires françaises, qui tablaient sur un taux de recours au télétravail d’environ 50 %. Avec un taux de 15 %, les transports en commun et les immeubles à bureaux risquent d’être plus occupés que prévus.

Les auteurs du sondage avancent l’hypothèse que le poids important du secteur financier au Royaume-Uni, où le recours au télétravail est plus facile que dans d’autres industries, expliquerait en partie le fait que les Britanniques sont encore plus nombreux à travailler de la maison que les Français.

Le sondage montre également que les personnes plus vulnérables face à la COVID-19 n’ont pas été beaucoup plus nombreuses à pouvoir bénéficier du télétravail. En effet, pendant le pic de la pandémie au printemps, 17 % de ceux-ci ont dû se déplacer sur leur lieu de travail, comparativement à 23 % de l’ensemble des employés.