Encore victimes de nombreux stéréotypes au travail, les femmes préfèrent évoluer dans des milieux professionnels majoritairement féminins, révèle une étude de l’Université de la Colombie-Britannique.

Réalisée auprès de 4486 employés aux États-Unis entre 2010 et 2013, l’étude conclut que les femmes se sentent mieux lorsqu’elles sont entre elles. Elles estiment que plus elles ont de collègues masculins, moins leur travail est reconnu, rapporte Radio-Canada.

Dans la revue scientifique Journal of Happiness Studies, Yue Quian, professeure de sociologie et l’une des principales auteures de la recherche, explique que les femmes qui occupent un emploi dans des organisations ou des domaines principalement masculins font plus souvent face à des stéréotypes et des attentes de rendements plus élevées que les hommes.

L’inverse n’est toutefois pas vrai. Les hommes ne sont pas moins à l’aise de travailler entourées de femmes que d’hommes. L’étude explique ce constat par le fait que « les emplois et les milieux de travail aux États-Unis continuent de privilégier les hommes et la masculinité au détriment des femmes et de la féminité ».

Embaucher un plus grand nombre de femmes n’est donc pas la solution, indique Yue Qian dans l’étude. « L’objectif est de réduire la dévalorisation culturelle de la féminité et des femmes. Et en même temps, il faut promouvoir une redéfinition de la masculinité et de la féminité. »

L’automatisation préoccupe les travailleuses

Les femmes ne craignent pas seulement les milieux de travail majoritairement masculins, elles se sentent aussi vulnérables face à l’automatisation dans les entreprises.

Selon un sondage de Randstad Canada, 30 % des Canadiennes, tous secteurs d’activité confondus, s’attendent à perdre leur emploi au cours des dix prochaines années en raison des progrès technologiques, comme l’automatisation et l’intelligence artificielle.

Les perceptions de vulnérabilité aux pertes d’emploi sont exceptionnellement fortes chez les travailleuses employées du secteur manufacturier : six sur dix (62 %) considèrent leur secteur comme le plus menacé par les avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle (AI) au cours de la prochaine décennie.

On constate les mêmes préoccupations du côté des femmes travaillant en technologie de l’information et en commerce de détail : 29 % (TI) et 24 % (commerce de détail). Celles qui œuvrent dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’ingénierie et de la construction considèrent que leurs propres industries sont relativement sûres.

L’âge est également perçu comme un net désavantage : 38 % croient que les baby-boomers courent le plus grand risque de perdre leur emploi en raison de la technologie, comparativement à 21 % pour la génération X et seulement 13 % pour les milléniaux. En comparaison, le sexe n’est pas considéré comme un obstacle. La majorité (68 %) croit que les hommes et les femmes sont également exposés au risque de perdre leur emploi en raison de l’automatisation.

Malgré les préoccupations en matière de sécurité d’emploi, plus de la moitié des travailleuses interrogées (54 %) ne font actuellement rien pour protéger leur carrière des effets négatifs de la technologie. En comparaison, lorsqu’on pose la question aux femmes présentement aux études, près de la moitié (48 %) disent se spécialiser dans un domaine qui les préparera à s’adapter aux avancées technologiques en milieu de travail.