Charles Lefebvre est chef des placements, Optimum Gestion de Placements

Depuis la crise de 2008, le sujet de la saine gestion des risques est resté dans le discours, ce qui marque une différence par rapport aux crises précédentes, estime Charles Lefebvre. « Auparavant, cela devenait un sujet à la mode pendant un certain temps et on n’en parlait plus lorsque le cycle économique repartait. »

C’est un constat que M. Lefebvre a pu faire grâce à une vingtaine d’années de carrière dans la gestion des placements, et ce, toujours chez Optimum. Il a occupé plusieurs postes au sein de la société, dont celui d’analyste en actions internationales, avant de s’intéresser davantage aux titres à revenu fixe. Depuis deux ans, il agit comme chef des placements. « Depuis mon entrée à la société, beaucoup de temps s’est écoulé, mais la passion qui m’animait demeure », affirme-t-il.

Outre la gestion des risques, l’autre grande tendance que note M. Lefebvre est la mondialisation. « On est dans une période où les marchés sont de plus en plus intégrés et aller chercher à l’étranger permet une meilleure diversification du portefeuille, dit-il. Mais il ne faut pas penser que le simple fait d’ajouter un actif quelconque aidera au niveau de la diversification. Ce sera peut-être le cas dans les moments les plus calmes, mais pas dans les moments les plus agités. Or, c’est précisément quand les marchés sont agités qu’il faut diversifier. »

En ce qui concerne les défis à l’horizon, M. Lefebvre souligne les effets de la démographie et l’endettement mondial. « Le bassin de la population en âge de travailler sera plus petit dans la plupart des pays industrialisés, voire émergents. Ce phénomène aura une incidence négative sur la croissance économique et, par ricochet, sur celle des actifs financiers. Il faudrait des gains de productivité comparables à ceux qui ont accompagné la révolution de l’ère informatique, mais c’est un objectif difficile à réaliser. »

Le fait que les retraités vivront longtemps aura aussi un effet sur les régimes de retraite, ce qui devrait mener à des révisions aux stratégies de placements, surtout compte tenu des faibles taux d’intérêt et des conséquences sur le marché obligataire. « Le fait qu’on te demande d’assurer sa sécurité financière à la retraite est une grosse marque de confiance », affirme M. Lefebvre au sujet de son métier. « Plus la confiance est élevée, plus tu veux te rendre justice. Y parvenir est tout un défi. »

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