Jacques L’Espérance est président, J. L’Espérance, actuariat-conseil inc.

« Ce qui a le plus changé dans le domaine des assurances collectives, c’est la façon dont l’information est transmise. Il y a plus d’ouverture entre tout le monde : les assurés, les employeurs, les assureurs, les professionnels de la santé, etc. », soutient Jacques L’Espérance, qui après un début de carrière dans les régimes de retraite, s’est tourné vers les assurances collectives, d’abord chez un assureur, puis au sein d’une grande firme de consultation. Il y a une douzaine d’années, il a pris le pari de devenir indépendant, un choix qu’il ne regrette pas. « J’ai une liberté complète. Je peux donner des opinions totalement indépendantes sans avoir de produits à vendre », raconte-t-il.

Bien que l’augmentation des coûts des régimes d’assurances collectives ne soit un secret pour personne, M. L’Espérance déplore que beaucoup d’organisations demeurent passives. « Dans notre milieu, on en parle beaucoup, mais ce n’est pas vraiment une priorité pour les employeurs. La plupart d’entre eux ne font pas grand-chose, souvent parce qu’ils ont peur de se mettre leurs employés à dos. Mais un petit caillou dans le soulier peut finir par faire mal », met en garde l’actuaire. La hausse des coûts et de l’utilisation des médicaments préoccupe énormément Jacques L’Espérance. « On voit de plus en plus de médicaments coûter 200 000 $ ou 300 000 $ par année. C’est extraordinaire, ça sauve des vies, mais il faut se demander jusqu’à quel point on peut se le payer. On peut aussi se demander si cela à du sens de mettre des médicaments sur le marché à ce prix-là. Le gouvernement va devoir s’en mêler un jour », croit-il.

Selon lui, l’ensemble de l’industrie devrait aussi se questionner sur la façon dont sont rémunérés les intermédiaires dans le marché. « Dans certains cas, les commissions sont fortement exagérées, il y a des abus », affirme-t-il.Le principal défi qu’entrevoit Jacques L’Espérance est donc de trouver des solutions pour diminuer les coûts des régimes à la source plutôt que de se focaliser sur leur partage entre employeurs et assurés. « Plutôt que de mettre nos énergies sur la répartition des coûts dans un produit qui coûte 100 $, il serait temps que l’on travaille sur le fondamental pour faire baisser le 100 $ à 90 $, mais c’est sûr que c’est plus difficile. »

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