Pas pour l’instant, dit la FMOQ
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a déjà envisagé de mettre sur pied un régime de retraite à l’intention de ses membres. On y a renoncé pour le moment, entre autres en raison d’embûches fiscales significatives, explique le Dr Michel Desrosiers, directeur des affaires professionnelles à la Fédération. En réalité, poursuit-il, bien des docteurs ne souhaitent pas que les fédérations se mêlent de leurs affaires financières et préfèrent les gérer eux-mêmes. «Mutualiser un régime de retraite, avec un volet de cotisation obligatoire, pourrait ne jamais faire l’unanimité chez les médecins.»
Deux modèles à étudier
Le régime de retraite à prestations déterminées, dont la rente versée est fonction du nombre d’années de cotisation et de la rémunération au moment de prendre la retraite. Ce genre de régime est bâti selon une hypothèse de rendement des actifs. Or, si le rendement n’est pas au rendez-vous, il faut combler le manque à gagner. Une responsabilité qu’assume le gouvernement dans le cas du Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP).
Qui se porterait garant de la viabilité du régime pour les médecins en renflouant les caisses au besoin? Réponse: la Fédération, par une hausse des cotisations, si elle mettait seule un tel régime sur pied. La solution serait de négocier un régime de retraite avec le gouvernement. «Au-delà des problèmes fiscaux déjà évoqués, il y aurait alors le risque que la contribution gouvernementale se fasse aux dépens d’autres aspects des négociations.»
Le régime de cotisations déterminées
C’est un peu l’équivalent du régime actuel des REER, car le rendement n’est pas garanti, et la rente est fonction de la valeur au compte au moment de prendre la retraite. Par sa Société de services financiers Fonds FMOQ et ses filiales, la Fédération offre déjà aux médecins investisseurs qui le souhaitent un véhicule pour leur REER et leurs autres investissements, indique le Dr Desrosiers. «Ce fonds est conçu comme un service aux membres. Les médecins n’ont pas à craindre de fraude; la FMOQ en est l’unique actionnaire et nomme l’ensemble des membres de son conseil d’administration.»
Liberté et sécurité ne vont pas toujours ensemble, conclut le Dr Desrosiers. Pour l’instant, dit-il, mieux vaut laisser à chaque médecin la liberté d’adapter sa prévision de retraite à ses réalités personnelles. «Chacun s’y prépare à son rythme pour tenir compte de ses obligations à chaque étape de sa vie. Si l’on crée un régime commun, on devra imposer, ce qui risque de ne pas faire l’affaire de tous.»