L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) a discrètement retiré ses investissement dans deux opérateurs américains de prisons impliqués dans la détention de milliers de migrants latino-américains à la frontière mexicaine, rapporte le Toronto Star.
Dans une lettre adressée au chef de la direction de l’OIRPC, Mark Machin, le député néo-démocrate Charlie Angus a noté que les récents documents déposés par l’investisseur institutionnel auprès de la Securities and Exchange Commission ne faisait plus état d’investissements dans les deux sociétés concernées, un « changement bienvenue ».
L’année dernière, le Guardian rapportait que l’OIRPC détenait plusieurs millions de dollars d’actions de The GEO Group et de CoreCivic, deux firmes privées détenant la majorité des contrats avec le gouvernement fédéral pour gérer les centres de détention de migrants à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Ces camps ont fait la manchette en raison du surpeuplement et des conditions de détention sordides qui y prévalent.
Conserver l’indépendance de l’OIRPC
En octobre dernier, à la Chambre des communes, le ministre des Finances, Bill Morneau a défendu les investissements de l’OIRPC en affirmant que toutes les sociétés de la couronne et que toutes les institutions gouvernementales « doivent respecter les normes les plus strictes en matière de comportement éthique et de gouvernance d’entreprise ».
« L’OIRPC est indépendant du gouvernement, ce qui lui permet d’investir pour que les Canadiens puissent prendre leur retraite dans la dignité. Je pense qu’il est important de maintenir ces normes et de conserver cette indépendance », a déclaré le ministre.
En entrevue avec le Toronto Star, Charlie Angus a de son côté affirmé que le désinvestissement dans ces deux entreprises était une « vraie victoire » pour les Canadiens qui ont dénoncé ces investissements lorsqu’ils ont été révélés au public. Il demande maintenant au gouvernement de faire une déclaration plus ferme concernant les camps de détention aux États-Unis.