Les taux d’intérêt utilisés pour les évaluations de capitalisation sont en moyenne plus élevés dans les régimes de retraite des secteurs municipal et universitaire (SMU) que dans les régimes du secteur privé (SP), selon des données de Retraite Québec.

Ainsi, le taux d’intérêt moyen utilisé pour les évaluations dans les régimes SMU était de 5,75 % au 31 décembre 2013, contre 5,24 % dans les régimes SP. L’écart s’est accentué en 2014, puisque les régimes municipaux et universitaires ont utilisé un taux de 5,74 %, comparativement à 5,03 % dans le secteur privé.

Selon Aon Hewitt, qui a analysé les données de Retraite Québec, une différence de taux de 0,5 % implique une variation du passif de l’ordre de 8 % et une variation de la cotisation d’exercice de l’ordre de 10 %.

Les experts d’Aon notent par ailleurs que plus de 50 % des régimes SMU ont utilisé un taux de 6,0 % au 31 décembre 2013, le taux maximum permis par la Loi 15, alors que seulement 15 % des régimes SP sont dans la même situation.

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Autre donnée intéressante, moins de 10 % des régimes SMU ont utilisé un taux de 5 % ou moins, alors que ce pourcentage est de près de 40 % pour les régimes SP.

Aon invite toutefois à la prudence dans l’interprétation de ces données. Étant donné que plusieurs régimes du secteur privé sont fermés aux nouveaux entrants, ils adoptent souvent une politique de placement plus conservatrice, ce qui a une influence sur le taux d’intérêt utilisé. L’utilisation d’une hypothèse de frais explicite dans l’établissement du taux d’intérêt, comme c’est le cas dans certains régimes municipaux, peut aussi avoir une influence sur les données.

Il est également à noter qu’à la date de ces statistiques, les régimes du secteur privé étaient encore assujettis au financement des déficits de solvabilité, ce qui peut expliquer des choix d’hypothèses différents.

« Bien que ce ne sont pas les hypothèses choisies qui déterminent le coût ultime d’un régime de retraite, force est d’admettre que dans le cadre de la Loi 15, le choix des hypothèses s’est avéré déterminant sur le niveau du déficit », souligne Aon Hewitt.

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