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Plusieurs syndicats et groupes de défense des retraités se sont dits préoccupés par le projet de loi 58, qui propose de fusionner la Commission administrative des régimes de retraite et d’assurances (CARRA) et la Régie des rentes du Québec (RRQ), lors des consultations publiques qui ont débuté lundi à Québec.

Lors de son audition devant la commission, l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) s’est questionnée sur la réelle valeur ajoutée de la nouvelle entité issue de ce regroupement, Retraite Québec, et a réclamé des modifications afin de résoudre plusieurs problématiques majeures vécues à la CARRA en matière de service à la clientèle.

« Le Protecteur du citoyen a déjà dénoncé et critiqué à plusieurs reprises la CARRA dans sa relation avec la clientèle retraitée, notamment en ce qui concerne son refus d’assumer ses propres erreurs. Retraite Québec a maintenant un devoir de responsabilité à cet égard. Les cas de deux citoyens que nous détaillons dans notre mémoire, qui se sont vus réclamer des sommes de 8 000 $ et de 18 000 $, illustrent ce sentiment d’impuissance », a souligné le président de l’AQRP, Donald Tremblay.

L’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) a également fait part de ses inquiétudes concernant notamment une éventuelle harmonisation de l’âge de ses prestations avec le gouvernement fédéral, qui les a récemment fait passer de 65 à 67 ans.

Les deux organismes souhaitent également que les retraités soient davantage représentés au sein du conseil d’administration et des comités de retraite des régimes administrés par Retraite Québec.

Manque de considération pour les travailleurs

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a de son côté dénoncé l’absence de consultation avant le dépôt du projet de loi.

« Il est assez révélateur de constater le peu de considération qu’accorde le gouvernement à ses travailleurs, alors qu’il annonce publiquement la fusion de notre administrateur de régime de retraite, la CARRA, avec la RRQ, sans même nous en informer avant et encore moins nous consulter. Nous devrions plutôt être considérés comme des partenaires puisque nous assumons plus de 40 % du budget de la CARRA à même la caisse des personnes participantes au RREGOP et que nous continuerons de contribuer à près de 20 % du budget de la RRQ » soutient Louise Chabot, présidente de la CSQ.

Dans son mémoire, la centrale syndicale exige de conserver les deux sièges prévus au conseil d’administration pour les organismes représentant les cotisants au RREGOP, plutôt que d’en couper un comme le suggère le projet de loi 58.

« Nous craignons que la fusion se traduise, dans les faits, par une réduction des services pour les retraités et futurs retraités, autant ceux issus du secteur public que du secteur privé », a pour sa part souligné le président de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), Pierre-Paul Côté.

Le syndicat soutient en outre que la CARRA a été aux prises, au cours des dernières années, avec une perte d’expertise découlant d’un roulement important de personnel. L’AREQ craint qu’une autre réorganisation d’effectifs au sein de la nouvelle entité mine la capacité de celle-ci à offrir des services d’une manière adéquate dans les délais requis.

La deuxième et dernière journée de consultations publiques aura lieu le 14 septembre prochain. La FTQ, la CSN et le Conseil du patronat du Québec y seront notamment entendus.