L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) a répliqué rapidement aux propos de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) qui dénonçait cette semaine l’iniquité des régimes de retraite du secteur privé et du secteur public.

L’Alliance a d’abord déclaré que la contribution des employés de l’État dans leur régime de retraite est tout à fait appropriée. Avant 1999, la contribution des employés représentait environ 40 % et celle de l’employeur 60 %. C’est à ce moment que le gouvernement a rajusté le taux de contribution à 35 %-65 % pour compenser le fait qu’il retirait le surplus de 36 milliards de dollars du régime de retraite et qu’il s’en servait pour payer les dépenses de l’État. Ce geste aurait été illégal dans tout régime de retraite du secteur privé. Il faut aussi mentionner que le taux de contribution des fonctionnaires est présentement en augmentation et se rétablira à 40 % vers 2012-2013, un standard dans les fonds de retraite au Canada.

Remettre les pendules à l’heure
Contrairement à ce que laissait sous-entendre certaines personnes, la viabilité du régime de retraite des fonctionnaires fédéraux n’est pas mise en doute. Le dernier rapport de l’actuaire en chef du Canada, déposé au Parlement en novembre 2009, montre que le régime de pension de la fonction publique fédérale est financé adéquatement et qu’il affiche un surplus, entre autres en raison de la grande contribution des salariés.

« Il est faux de dire que les Canadiens paient aux fonctionnaires une retraite indue », a rectifié Jérôme Turcq, vice-président exécutif régional de l’Alliance de la Fonction publique du Canada. « Les employés sont les principaux cotisants à leur régime de retraite en versant dans leur régime plus de 0,10 $ pour chaque dollar gagné. Ils paient également dans le Régime de pension du Canada (RPC) et dans le Régime des rentes du Québec (RRQ) alors qu’à partir de l’âge de 65 ans, ils n’en bénéficieront pas. En effet, ces rentes sont déduites du montant de leur pension. Ils paient donc dans deux régimes et n’en retirent qu’un.»

Quelques recommandations pour rehausser le taux d’épargne
Afin de rehausser l’épargne-retraite au pays, les fonctionnaires fédéraux proposent notamment une augmentation des prestations du RRQ et du RPC financée par une augmentation des cotisations des travailleurs et des employeurs. Ils souhaitent aussi la majoration du Supplément de revenu garanti et des prestations de la Sécurité de la vieillesse ainsi que la création d’un fonds national d’assurance pour les régimes de retraite du secteur privé.

« Toutes ces mesures n’augmentent en rien les conditions de retraite des fonctionnaires fédéraux, bien au contraire. En majorant les cotisations au RRQ et au RPC, ils se trouvent à payer davantage dans un régime auquel ils n’auront pas droit. Nous sommes cependant solidaires des salariés dépourvus de fonds de retraite », a déclaré M. Turcq.

« Si le bien-être des futurs retraités est réellement la préoccupation première de la FCEI, elle devrait chercher à augmenter les ressources disponibles pour ces personnes au moment de prendre leur retraite plutôt que de tendre à retirer aux fonctionnaires fédéraux un régime qu’ils ont choisi de se payer et dans lequel ils contribuent fortement », a enchaîné M. Turcq.