L’économie canadienne devrait commencer à prendre de l’expansion au deuxième semestre de cette année, mais les effets de la récession mondiale continueront de peser jusqu’en 2010. Dans sa Note de conjoncture canadienne de l’été 2009, Le Conference Board du Canada nous prédit donc une reprise lente.
La récession actuelle est si généralisée que ses effets vont continuer à se faire sentir plus longtemps que pour un cycle conjoncturel typique. Pedro Antunes, directeur, Prévisions nationales et provinciales explique : « Même si on prévoit que l’économie américaine devrait revenir à une croissance positive pendant le deuxième semestre de cette année, les consommateurs américains, très échaudés, vont économiser davantage à court et moyen terme. Du coup, la reprise mondiale se fera tranquillement et, au Canada, la croissance de l’économie ne dépassera sans doute pas de beaucoup son potentiel avant 2011 et même après. »
Le produit intérieur brut (PIB) réel au Canada diminuera de 1,9 % en 2009. En 2010, il devrait retrouver, à 2,7 p. 100, un rythme de croissance quand même bien inférieur à ce qu’il est normalement après une récession. Dans les deux pays, au Canada et aux États-Unis, la confiance des consommateurs, qui était tombée au plus bas l’hiver dernier, s’est en partie relevée.
Après leur chute de 2009, les dépenses de consommation connaîtront une modeste progression l’an prochain. Cet élan qu’elles auront en 2010, on le devra principalement au fort accroissement des dépenses publiques d’investissement dans les infrastructures et au redressement des prix des ressources naturelles et des exportations.
En 2009, les exportations canadiennes devraient accuser un recul pour la deuxième année consécutive, soit de 14,2 %. Toutefois, elles devraient regagner du terrain en 2010, avec une croissance de 2,8 %. Aux États-Unis, les mises en chantier et les ventes d’automobiles actuellement au plus faible ne peuvent faire autrement que de se relever, même lentement. Pour les exportateurs canadiens d’automobiles, de bois d’oeuvre et de matériaux de construction, le pire est passé.
Les dépenses d’infrastructure, des taux d’intérêt au plus bas et d’autres initiatives publiques donneront à l’économie l’élan de courte durée dont elle a grand besoin. Le Conference Board prévoit que le gouvernement fédéral pourra rééquilibrer son budget à mesure que l’économie se rétablira et que les mesures de stimulation temporaires, comme les dépenses d’infrastructure et les incitatifs fiscaux, seront éliminées. Par contre, globalement, les gouvernements provinciaux ne peuvent s’attendre à des excédents à l’avenir s’ils n’ajustent pas leurs dépenses ou les impôts.