Une analyse effectuée récemment par Watson Wyatt Worldwide conclut qu’en dépit de la récente reprise des marchés boursiers, la solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées (PD) au Canada ne s’est pas beaucoup améliorée par rapport au 1er janvier 2009.
Les solides rendements des derniers mois ont plus que compensé les rendements négatifs des deux premiers mois de 2009. Par contre, au cours du semestre, le passif des régimes de retraite a augmenté presque autant que l’actif en raison d’une chute des taux d’actualisation sur base de solvabilité, de sorte que la solvabilité du régime de retraite type au Canada était légèrement meilleure au 30 juin qu’au 1er janvier dernier. Le ratio de solvabilité du régime type, qui s’établissait à 73 % au début de l’année, avant de chuter à 61 % à la fin février, s’est redressé pour atteindre 75 % à la fin du mois de juin.
Des conséquences graves
Les prestations de retraite des participants aux régimes PD pourraient être réduites si leur employeur faisait faillite alors que le régime est sous-capitalisé.
Céline Plante, chef de la pratique Retraite, Est du Canada, estime que la plupart des participants aux régimes PD devraient être quelque peu rassurés par le fait que les normes de capitalisation prévoient toujours le retour à une capitalisation complète à moyen terme.
« Les participants aux régimes PD ont, jusqu’ici, subi des pertes moins importantes que les participants aux régimes à cotisations déterminées (CD), et ils sont moins exposés aux risques futurs que ces derniers », a-t-elle déclaré.
Une source d’inquiétude pour les employeurs
Étant donné les faibles niveaux de capitalisation, les entreprises qui offrent des régimes PD à leurs employés ou retraités devront respecter de lourdes exigences en matière de cotisations.
Certains gouvernements offrent des mesures d’allègement temporaire, notamment en prolongeant la période de capitalisation du déficit de solvabilité, mais le fardeau financier que représentent les régimes PD est une source d’inquiétude pour beaucoup d’entreprises.
« Certaines entreprises aux États-Unis et au Royaume-Uni ont annoncer le gel de leurs régimes PD ou l’inadmissibilité des nouveaux employés à ces régimes », affirme Céline Plante. Jusqu’ici, la transformation des régimes PD en régimes CD par les sociétés cotées en bourse semble avoir lieu à un rythme moins soutenu au Canada qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais notre Sondage 2009 sur le risque lié aux régimes de retraite indique que 30 % des sociétés canadiennes cotées en bourse envisagent de tels changements. »
La gestion du risque reste importante
Pour améliorer leur ratio de solvabilité, les régimes PD devront soit, effectuer des cotisations supplémentaires, réaliser des gains sur leurs placements ou bénéficier de taux d’intérêt plus élevés. De manière générale, les modifications apportées à la conception des régimes, telle l’adoption d’un régime CD pour les nouveaux employés, ne se répercuteront pas sur la volatilité des coûts avant de nombreuses années.
« Il reste encore beaucoup d’incertitude quant à la rapidité et à l’ampleur de la reprise des marchés des capitaux », a souligné Jean Lamontagne, conseiller principal de la pratique Services-conseils en investissement du bureau de Montréal de Watson Wyatt.
Selui lui, la volatilité observée dernièrement sur les marchés se maintiendra encore quelque temps; ainsi, les cotisations et les taux d’intérêt constitueront les facteurs clés de la solidité des régimes à court terme.
« Nous travaillons actuellement avec bon nombre de nos clients pour les aider à atténuer les risques liés aux placements ainsi qu’à tirer parti des occasions qui se présentent de diminuer leur exposition aux risques », a conclu M. Lamontagne.