Une proportion croissante de travailleurs – plus de femmes que d’hommes – choisissent de se faire payer les prestations des Régimes de pensions du Canada et de rentes du Québec (RPC/RRQ) à l’âge de60ans, selon une nouvelle étude.
Cependant, le vieillissement de la main-d’oeuvre signifie que davantage de Canadiens âgés continuent à travailler, et certains le font même après avoir commencé à toucher les prestations du RPC/RRQ.
L’étude intitulée Pensions publiques et travail, qui paraît dans le numéro de L’emploi et le revenu en perspective, exploite des données fiscales pour tracer le profil des nouveaux prestataires du RPC/RRQ dans la soixantaine et établir la mesure dans laquelle ils continuent à travailler après avoir commencé à toucher des prestations.
En1995,32,5% des hommes et des femmes ont commencé à toucher leurs prestations du RPC/RRQ à l’âge de60ans. En2003, cette proportion était passée à36,4%. Cette augmentation a été plus forte chez les femmes, dont la proportion est passée de31,1% à37,8%.
L’étude a révélé que les personnes ayant un revenu provenant d’un régime de pension agréé (RPA) existant parrainé par un employeur avaient tendance à commencer à toucher leurs prestations du RPC/RRQ plus tôt. Près de quatre sur cinq prestataires d’un RPA sans emploi en2002ont commencé à toucher des prestations du RPC/RRQ en2003à l’âge de60ans. C’était le taux le plus élevé de tous les groupes.
Les personnes occupant un emploi et ne recevant pas de prestations d’un RPA étaient beaucoup moins susceptibles de commencer à recevoir des prestations du RPC/RRQ à60ans. L’étude a révélé qu’une proportion importante et grandissante de prestataires du RPC/RRQ occupaient un emploi rémunéré quelconque au cours de l’année suivant leur retraite. Par exemple, 39,8% des hommes qui ont commencé à recevoir une pension du RPC/RRQ en 1995avaient des revenus d’emploi. En 2004, cette proportion atteignait la moitié (49,9%). Chez les femmes, la proportion est passée de 37,7% à45,8%.
L’incidence du travail rémunéré a augmenté plus rapidement chez les prestataires du RPC/RRQ que chez les personnes qui n’avaient pas pris de pension. Même les prestataires du RPC/RRQ qui touchaient déjà des prestations d’un RPA à l’âge de59ans, et qui ne travaillaient pas, étaient de plus en plus nombreux à reprendre un travail rémunéré au cours de leur soixantaine.
L’étude a aussi montré que la prestation du RPC/RRQ n’était pas, en soi, suffisante pour permettre de partir à la retraite. L’incidence de l’emploi continu était plus élevée et a connu la plus forte hausse chez les personnes qui ne recevaient pas de prestations ou ne bénéficiaient pas d’un RPA dans l’année précédant le début de leurs prestations du RPC/RRQ.
Leur situation est un indicateur de ressources de retraite relativement faibles. Il n’est donc pas étonnant qu’un grand nombre de ces personnes continuent à travailler après le début des prestations du RPC/RRQ.