Selon une étude nationale publiée aujourd’hui par Desjardins Sécurité financière, les habitudes, modes de vie et attitudes actuelles des baby-boomers auraient pour conséquence que la retraite pourrait ne plus être la période de loisirs, exempte de travail, que la génération précédente a connue. En effet, un dixième des retraités actuels continuent de travailler et plus de la moitié des travailleurs(54 %)âgés de 40 ans et plus planifient une retraite graduelle.
L’étude, réalisée à partir d’un sondage auquel des Canadiens de tout le pays ont participé, permet de faire la lumière sur les conséquences liées au fait que la génération actuelle entre sur le marché du travail et fonde une famille plus tard que les générations précédentes.
Les Canadiens qui espèrent prendre leur retraite se rendent compte qu’une retraite « anticipée » ne sera peut-être pas au rendez-vous, comme ils l’espéraient de prime abord. Les travailleurs ayant une formation universitaire auxquels on a demandé quel serait l’âge idéal de la retraite prévoient plutôt devoir travailler après 65 ans, soit au moins cinq ans de plus que l’âge « idéal » de retraite des autres répondants ayant un emploi.
« Nous savons que la génération actuelle est quatre fois plus susceptible de fonder une famille plus tard dans la vie que ne l’était la génération précédente. Nous avons des enfants à charge dans la cinquantaine et même la soixantaine, ce qui fait de l’âge « idéal » de retraite quelque chose de difficile à déterminer », remarque Monique Tremblay, première vice-présidente, Épargnes et Fonds distincts, à Desjardins Sécurité financière. « L’effet de cette ponction dans les ressources financières est aggravé par le fait qu’on planifie peu et qu’on prépare peu de budgets pendant notre vie active. »
Réduire les risques : essentiel pour la planification de la retraite
Mme Tremblay poursuit en disant que le sondage de Desjardins Sécurité financière montre que ce type de « pensée magique » parmi les travailleurs canadiens peut entraîner de vilaines surprises en fait de gestion du risque à l’âge de la retraite.
« Les Canadiens disent être prêts à économiser pour l’avenir, mais 66 % des répondants n’ont même pas envisagé comment ils utiliseront leur épargne pendant leur retraite. Si vous ne prenez pas l’inflation en compte dans la planification de votre avenir, vous pourriez avoir une mauvaise surprise avec le coût des aliments, du logement et d’autres nécessités de base », ajoute-t-elle.
La santé représente un autre facteur de risque important. Plus des trois quarts des retraités canadiens qualifient leur santé de bonne, très bonne, voire excellente. Bien que cet état de fait soit vrai aujourd’hui, la moitié d’entre eux environ s’inquiètent de la possibilité qu’ils aient besoin, en vieillissant, de soins prolongés à la maison ou dans un établissement. Quarante-trois pour cent des retraités pensent qu’ils pourraient ne pas disposer d’épargnes suffisantes pour faire face à ce type de dépenses, qui peuvent être très élevées dans certains cas. »
Pourtant, le sondage de Desjardins Sécurité financière a permis de découvrir que les Canadiens continuent de planifier eux-mêmes leurs épargnes et leurs objectifs financiers et n’ont pas recours à toute l’information et à toute l’aide dont ils ont besoin pour se préparer une retraite sans surprise sur le plan financier.
Michael Aziz, vice-président régional, Ventes de produits financiers, à Desjardins Sécurité financière, estime pour sa part que : « Les Canadiens doivent prendre en main la planification de leur propre avenir en utilisant les outils adéquats et en faisant appel à des experts. Les gens doivent savoir de quels montants ils auront besoin pour couvrir les dépenses prévues et quel genre de revenu ils peuvent tirer de leurs placements. »
L’épargne n’est pas tout
Plus de 80 % des répondants au sondage prévoient qu’ils seront « dans le rouge » au moment où ils prendront leur retraite. Le pire, c’est qu’ils semblent sous-estimer la gravité d’une telle situation! « Le rôle de l’immobilier dans le financement de l’actif, des dettes et de la retraite reste très vague dans leur esprit », ajoute M. Aziz.
Selon les résultats de l’étude, seulement 38 % des retraités, actuels et futurs, s’inquiètent d’épuiser toutes leurs épargnes avant leur décès.
Pourtant, des facteurs non prévus, comme des problèmes de santé, une longévité accrue ou les risques de nature économique, peuvent gruger petit à petit les épargnes.
« Les réponses que nous avons obtenues aux questions portant sur la longévité indiquent que cette notion, et la façon de l’utiliser dans un plan financier, reste un mystère pour la plupart des répondants », s’étonne Mme Tremblay. « C’est certainement difficile d’établir un budget et de prévoir des scénarios si l’on n’a pas une idée précise de la durée sur laquelle attribuer ses ressources financières. »
Demain arrivera bien assez tôt