Une nouvelle étude de Pyramis Global Advisors indique que les employeurs demeurent résolus à offrir des régimes de retraite à prestations déterminées à leurs employés. De plus, les promoteurs de régimes canadiens recherchent activement de nouvelles stratégies afin de produire des rendements pour les participants; entre autres, ils se disent disposés à délaisser les actions canadiennes en faveur d’instruments innovants tels que les produits combinant les positions longues et les positions courtes (130/30). Pyramis Global Advisors, une unité de Fidelity Investments, offre des produits et des services de gestion de placements aux investisseurs institutionnels tels que les régimes de retraite des secteurs privé et public.
Réalisée par le Canadian Pension Fund (CPF) Directory pour Pyramis Global Advisors, la nouvelle recherche intitulée En quête de nouveaux horizons : les défis et stratégies des promoteurs de régimes dans le contexte financier actuel est la plus complète jamais effectuée au Canada sur le secteur des régimes de retraite à prestations déterminées. Elle se fonde sur un sondage national auquel ont participé 157 promoteurs de régimes publics et privés de toutes tailles représentant globalement des actifs de plus de 630 milliards de dollars. Les répondants ont fourni des renseignements sur leurs stratégies de placement courantes, sur leurs projets d’avenir et sur leur manière de réagir à l’évolution du monde du placement.
« Les régimes de retraite canadiens ont franchi beaucoup de chemin en peu de temps et sont aujourd’hui en bonne posture pour relever les défis de l’avenir, a affirmé Michael Barnett, vice-président directeur, Fidelity Investments Canada s.r.i. Il y a moins de dix ans, plusieurs caisses de retraite avaient trop investi dans les actions; elles ont eu la vie dure quand les marchés ont chuté au début de la présente décennie. Notre recherche a démontré que, contrairement à une perception répandue, les régimes de retraite canadiens sont bien capitalisés, solvables, et continuent à offrir aux participants les avantages considérables des régimes de retraite à prestations déterminées. »
L’engagement à maintenir un régime de retraite à prestations déterminées demeure robuste
Interrogés sur le sujet, les promoteurs de régimes actifs ont très majoritairement (87 %) indiqué qu’ils continueront vraisemblablement à offrir un régime à prestations déterminées d’ici cinq à dix ans. Plus précisément, 100 % des promoteurs de régimes publics et 74 % des promoteurs de régimes privés prévoient maintenir ce genre de régime.
Par ailleurs, tout en affirmant que les régimes sont solides, les promoteurs expriment certaines inquiétudes pour l’avenir. Tant dans le secteur privé que dans le secteur public, les promoteurs classent les coûts à long terme (74 %) et la gestion des risques (70 %) en haut de leur liste de préoccupations – la volatilité à court terme des marchés n’occupant que le troisième rang.
« L’importance accordée au contrôle des coûts et à la gestion des risques indique que les promoteurs mettent fortement l’accent sur la viabilité à long terme de leurs caisses de retraite », a ajouté M. Barnett.
Biais pour les titres canadiens : situation actuelle et tendances
Les régimes de retraite du Canada continuent à privilégier les titres d’ici : les actions canadiennes dominent les portefeuilles d’actions, accaparant 45 % des fonds placés dans ces portefeuilles. Les autres blocs importants sont les titres à revenu fixe (34 %), les actions internationales (12 %), les actions américaines (12 %) et les actions mondiales (7 %).
« Bien que l’abrogation de la règle sur les biens étrangers ait encouragé les régimes à investir à l’extérieur du Canada, le virage ne s’est pas réalisé au rythme auquel plusieurs s’attendaient, a précisé M. Barnett. Cependant, notre étude confirme que les promoteurs canadiens sont de plus en plus enclins à rechercher des placements prometteurs à l’extérieur du Canada. »
La majorité des promoteurs de régimes privés et publics ont diminué ou envisagent sérieusement de diminuer la pondération des actions canadiennes dans leurs portefeuilles; près de 20 % d’entre eux s’attendent à réduire de plus de 10 % leurs placements dans les actions canadiennes d’ici un an ou deux; près de 50 % entrevoient une diminution de 5 à 10 % pendant cette période alors qu’un autre tiers envisage une baisse de moins de 5 %.
Quand on leur demande dans quels segments ils prévoient investir, 56 % des promoteurs disent qu’ils remplaceront des actions canadiennes par des actions internationales, y compris des actions des marchés émergents et des actions de sociétés à petite capitalisation non canadiennes. L’intérêt pour les titres à revenu fixe est moins grand : 20 % seulement des promoteurs prévoient accroître la pondération de cette catégorie d’actif dans leurs portefeuilles.
La quête de rendement se poursuit
Soucieux d’augmenter les rendements et de maintenir des ratios de capitalisation et de solvabilité acceptables, plusieurs promoteurs signalent qu’ils recherchent plus activement les placements présentant un certain degré de risque et près des trois quarts (74 %) envisagent d’investir dans des instruments innovants afin d’augmenter les rendements. Dans le cadre du sondage, la définition des produits innovants comprenait les souscriptions privées, les fonds de couverture, le capital de risque, le financement d’infrastructures et le marché des marchandises.
À ce moment-ci, les régimes publics du Canada accordent plus de place (4,4 % des actifs) aux instruments innovants que leurs homologues privés (1,5 % des actifs). Néanmoins, les promoteurs des deux catégories de régimes soutiennent que selon toute vraisemblance, ils utiliseront davantage les stratégies innovantes. Les promoteurs examinent également les nouveaux concepts tels que les portefeuilles 130/30 (des portefeuilles à long terme auxquels on greffe un nombre limité de positions à court terme) afin de rehausser la performance des placements. Bien que de nombreux promoteurs (26 %) y songent sérieusement, seule une petite minorité utilise présentement cette stratégie.
Similitudes et différences entre le Canada et les États-Unis
Pyramis a également sondé le secteur américain des régimes de retraite et découvert d’intéressantes similitudes et différences entre les deux pays. Tant au Canada qu’aux États-Unis, les régimes se portent beaucoup mieux qu’il y a cinq ans. Bien que la pondération des titres à revenu fixe soit plus élevée au Canada, les régimes d’ici ont bénéficié de la vigueur du marché canadien au cours des cinq dernières années. À l’inverse, l’étude indique que les régimes de nos voisins du Sud privilégient davantage les actions des États-Unis, ce qui les a rendus plus vulnérables au repli des marchés américains pendant la même période.
La comparaison révèle aussi que les régimes canadiens du secteur public sont ceux qui ressemblent le plus aux régimes américains du secteur privé : dans les deux cas, les régimes sont bien capitalisés, solvables et plus ouverts aux stratégies innovantes comme les portefeuilles 130/30. Aux États-Unis, la propension à utiliser la stratégie 130/30 est plus grande dans le secteur privé que dans le secteur public – alors que l’inverse est vrai au Canada.
« Les régimes de retraite à prestations déterminées du Canada sont solidement capitalisés et bien positionnés pour l’avenir, a conclu M. Barnett. Néanmoins, les promoteurs ne se reposent pas sur leurs lauriers. Tout au contraire, ils s’emploient à faire travailler leurs actifs plus fort et adoptent des produits et des approches novatrices pour éviter de perdre le terrain gagné. »