Quand même les médias grand public parlent des difficultés qui touchent les régimes de retraite, cela démontre que ça ne va plus du tout. Les fabricants automobiles, les compagnies aériennes, le secteur primaire et les entreprises de télécommunications font tous les gros titres : ils se demandent en effet s’ils vont réussir à assumer ce que Jim Stanford, économiste au Syndicat des travailleurs et travailleuses canadiens de l’automobile (TCA), appelle le coût des retraités.
En Ontario, le Fonds de garantie des prestations de retraite est le filet de sécurité mis en place afin de protéger la retraite des travailleurs. Ce Fonds est important puisqu’il couvre les employés bénéficiant de régimes à prestations déterminées qui ont perdu des revenus de retraite en raison du sous-financement du régime ou de l’insolvabilité de l’employeur. Ce Fonds est financé par les entreprises.
La plupart des gens supposent que, quand une entreprise fait faillite, le Fonds va fournir aux participants une rente maximale de 1 000 $ par mois. Mais il n’en va pas ainsi. Le montant réel dépend du coefficient de capitalisation du régime. Il s’agit d’une tentative apparente d’injecter une dose d’équité dans le processus en tenant compte du degré actuel de financement.
Prenons l’exemple suivant. Supposons que, au moment de la faillite, le régime est capitalisé à 70 % seulement. Si la rente d’un participant dans le cadre de ce régime devait s’élever à 1 500 $ par mois, le Fonds de garantie des prestations de retraite versera 1 350 $ au retraité. Ce montant est déterminé comme suit : 1 000 $, soit le montant garanti plus 70 % du solde (soit 1 500 $ – 1 000 $), promis par le régime de retraite. Les prestations passent du niveau garanti (1 000 $ par mois) sans actif du régime à 100 % des prestations du régime, moyennant un financement intégral du régime.
Pourtant, les rentes posent un problème de taille dans la province puisque le Fonds est loin d’être assez important pour couvrir les milliards de dollars nécessaires pour répondre à toutes les demandes de tous les Ontariens dont les régimes de retraite connaissent des difficultés.
Les régimes de retraite privés dans les principaux secteurs industriels (secteur primaire, fabrication et transports) à l’échelle du Canada connaissent de graves difficultés. Les organismes de réglementation et les gouvernements doivent parer aux lacunes du système de façon à pouvoir aider ces industries à se restructurer et à protéger leurs travailleurs.