Selon une recherche effectuée par Mercer, l’augmentation des salaires à l’échelle mondiale devrait être de 6% en moyenne en 2008, soit 1,9% de plus que l’inflation. Une étude portant sur 62pays indique une forte corrélation entre l’inflation prévue pour 2008 et la moyenne des augmentations salariales prévues, mais révèle également de grandes variations d’un pays à l’autre en ce qui concerne les deux projections.

Les travailleurs de l’Inde peuvent s’attendre à être de ceux qui recevront les augmentations de salaire les plus élevées au monde, à hauteur de 14,1%, soit près de 10% de plus que l’inflation locale. C’est dans les pays d’Amérique du Nord et dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest que les augmentations de salaire seront les moins élevées sur la planète.

SteveGross, membre du partenariat international et responsable mondial, Consultation en rendement et rémunération générale chez Mercer, affirme: «Certaines multinationales réalisent des économies de coût de main-d’œuvre de l’ordre de 75% en recrutant des travailleurs dans les marchés émergents. En revanche, ces sociétés doivent généralement consacrer des sommes importantes à la formation et à l’embauche de personnel d’encadrement.

«Nous commençons à constater que les économies à court terme réalisées par suite de l’embauchage de travailleurs dans les marchés émergents peuvent être éphémères. Les multinationales doivent donc examiner à la fois les niveaux de salaire actuels et les augmentations salariales futures lorsqu’elles décident des endroits où recruter leur main-d’œuvre, ajoute M.Gross.

«Certaines entreprises tentées de se tourner vers les économies émergentes pour assurer leurs services à la clientèle sont maintenant en train de réexaminer les choix qui s’offrent à elles. Les économies immédiates ne sont plus la seule chose qui compte, car à long terme, elles peuvent être neutralisées par une éventuelle volatilité des coûts de main-d’œuvre et une qualité de service inégale dans de nombreux marchés émergents, poursuit M.Gross.

«Par exemple, une société américaine peut décider d’établir son centre d’appels dans une région américaine rurale où l’éthique du travail est rigoureuse, les capacités linguistiques, excellentes et la compétition pour la main-d’œuvre, moins forte et où également les augmentations salariales projetées sont inférieures et les variations de coût à long terme, moins prononcées», conclut M.Gross.

En Europe de l’Ouest, c’est en Irlande que l’on prévoit les augmentations salariales les plus fortes(4,7%)et les plus élevées par rapport à l’inflation(2,6%). Au Royaume-Uni, les salaires devraient augmenter de 3,1%, un taux supérieur de 1,1% à l’inflation. Les augmentations de salaire projetées demeurent assez semblables dans l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, avec des hausses moyennes de 3,4% et des augmentations supérieures à l’inflation de 1,3%, en moyenne.

En Europe de l’Est, les choses se présentent de façon différente puisque l’on prévoit que les niveaux des augmentations de salaire vont demeurer parmi les plus élevés du monde, à 6,9%, en moyenne. Puisque l’on s’attend à ce que l’inflation demeure également forte dans cette région(4,6% en moyenne), les augmentations supérieures à l’inflation ne seront en moyenne que de 2,3%.

C’est en Bulgarie que l’on devrait constater les augmentations salariales les plus élevées de la région(9,3%). Si l’inflation s’établit à 4,4%, comme prévu, les augmentations seront supérieures de 4,9% à l’inflation. À l’autre extrémité, on retrouve la République tchèque où l’on prévoit que les augmentations salariales moyennes(4%)seront grandement réduites en raison du taux d’inflation(3,1%).

Selon CameronHannah, membre du partenariat international chez Mercer, «Nous observons de plus en plus chez les sociétés européennes et les multinationales le relogement en Europe de l’Est d’unités exigeant un personnel nombreux, comme les centres de services partagés. Cette région est de plus en plus prisée en raison de l’excellent multilinguisme de ses habitants, de sa proximité avec les marchés d’Europe de l’Ouest et de la hausse rapide des niveaux de salaire dans les pays étrangers souvent choisis pour l’impartition, comme l’Inde.»

Amérique du Nord
Pour l’année prochaine, on prévoit des augmentations de salaire modestes et une inflation plutôt basse au Canada et aux États-Unis. Les augmentations de salaire moyennes devraient être supérieures à l’inflation de 1,8% au Canada et de 1,9% aux États-Unis.

Asie-Pacifique
Les augmentations salariales offertes dans la région Asie-Pacifique seront plus considérables l’année prochaine puisque les hausses devraient atteindre 6,6% et seront de 3,3% supérieures à l’inflation. C’est en Inde que les augmentations seront vraisemblablement les plus généreuses, de l’ordre de 14,1%, ce qui témoigne d’une vigoureuse croissance économique; les augmentations de salaire projetées par rapport à l’inflation sont également les plus élevées, à 9,8%. On prévoit que les augmentations de salaire au Viêtnam dépasseront aussi la barre des 10% puisqu’elles devraient s’élever à 11,9%, un pourcentage supérieur de 5,6% à l’inflation.

Toutefois, en Australie et en Nouvelle-Zélande, les augmentations de salaire seront moindres. En effet, on prévoit qu’elles seront de 4,0% et de 3,9% respectivement, tandis que l’inflation sera vraisemblablement de 2,5 % et de 2,6%, respectivement.