Un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) sur la formation en milieu de travail au sein des petites et moyennes entreprises (PME) révèle que ces dernières investissent davantage dans la formation par employé que les grandes sociétés.
Le rapport ne se polarise pas uniquement sur la formation formelle (professionnelle), mais s’intéresse aussi à la formation informelle en milieu de travail, la principale méthode utilisée par les PME.
Cette étude de la FCEI fournit de nombreux résultats révélateurs, comme le fait que les propriétaires de PME dépensent annuellement 2 700 $ par employé en moyenne dans tout type de formation, cette contribution pouvant atteindre 5 400 $ pour les employés sans expérience qui sont nouvellement embauchés.
« Si la formation informelle représente près des trois quarts des dépenses de formation en moyenne, les PME ont de plus en plus recours à la formation formelle. Les dirigeants de PME de part et d’autre du Canada investissent ainsi 18 milliards de dollars chaque année pour former leurs employés », soutient Corinne Pohlmann, vice-présidente de la FCEI pour les affaires nationales
Mme Pohlmann indique qu’en raison des difficultés à évaluer la formation informelle en milieu de travail, les gouvernements négligent de reconnaître la participation des PME sur le plan de la formation de la main-d’oeuvre canadienne.
« Malgré le ralentissement économiquee, la démographie du Canada fait que la pénurie de main-d’oeuvre et de compétences risque d’être toujours un gros problème à l’avenir », ajoute-t-elle.
Mme Pohlmann déclare que le gouvernement devrait plutôt appuyer les PME en facilitant le recrutement et la formation des nouveaux employés : « Comme notre étude indique que les petites entreprises recrutent deux fois plus d’employés sans expérience que les grandes sociétés, les entrepreneurs canadiens verraient certainement d’un bon oeil l’adoption de mesures incitatives favorisant la formation et le recrutement. »
Ce rapport fait également ressortir le fait que les PME ne récoltent pas le fruit de leur investissement dans la formation pendant longtemps, puisque 20 % des employés des plus petites entreprises démissionnent au cours d’une année moyenne. Ce taux de départ est deux fois plus élevé que dans les entreprises de plus grande taille.
« Une fois que les employés des PME ont reçu une formation et acquis de l’expérience, ils se font souvent recruter par des grandes entreprises. Contraints de faire face à ce syndrome de la porte tournante concernant la main-d’oeuvre peu qualifiée, les dirigeants de PME se voient obligés de recommencer sans cesse le cycle infernal du recrutement et de la formation », déplore-t-elle.