Le gouvernement fédéral laisse entendre que ses nouvelles mesures sur les congés parentaux comprendront une partie réservée exclusivement aux pères.

Le premier ministre Justin Trudeau avait jonglé avec l’idée d’un congé de paternité le mois dernier, aux Nations unies, alors qu’il discutait d’égalité entre les sexes et de la place des femmes sur le marché du travail.

En entrevue cette semaine, la ministre du Travail, MaryAnn Mihychuk, a affirmé qu’elle s’intéressait au congé de paternité dans le cadre de sa réforme des congés parentaux, inclus dans le programme fédéral d’assurance-emploi.

Des congés de paternité sont déjà en vigueur au Québec, où les pères peuvent prendre cinq semaines de congé avec les prestations du gouvernement provincial, qui verse 70 % de leur salaire. Ailleurs au Canada, les pères peuvent partager avec les mères jusqu’à 35 semaines de congé.

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La ministre Mihychuk voit d’un bon œil l’adoption d’un congé exclusivement réservé aux pères à l’échelle fédérale.

Mme Mihychuk a expliqué qu’elle était ouverte à modifier profondément le système des congés parentaux parce que plusieurs familles ont du mal à se débrouiller actuellement – surtout ceux avec des enfants en d’âge préscolaire. « Nous voulons moderniser le système », a-t-elle résumé.

Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux avaient promis de prolonger la période des prestations parentales de 12 à 18 mois.

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Les prestations ne seraient pas majorées, mais ces changements permettraient aux parents d’étaler les paiements d’un an sur un an et demi.

Le plan des libéraux a été critiqué par certains, puisqu’il avantagerait seulement les femmes et les familles qui peuvent se permettre d’allonger leur congé pendant une période où la mère ou la famille reçoit un salaire moindre.

Mme Mihychuk a indiqué que le gouvernement allait consulter les Canadiens dans les prochains mois sur le sujet.

« Nous examinerons le programme en général sur les congés de maternité, de famille ou parental et celui de soignant, nous allons le rendre plus flexible, mais peut-être que nous aurons besoin de regarder la question plus globalement, a-t-elle soutenu. C’est comme la deuxième phase des réformes de l’assurance-emploi. »

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