La rémunération globale des salariés de l’administration québécoise a perdu cette année la légère avance qu’elle détenait depuis dix ans par rapport aux employés du secteur privé. Elle accuse toujours un retard de plus de 25 % par rapport aux autres employés de la fonction publique. Les employés de l’État québécois conservent cependant un léger avantage en matière d’avantages sociaux.

C’est ce qui ressort d’un rapport annuel publié, mardi, par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Dans l’ensemble, les employés du gouvernement québécois ont obtenu une rémunération globale inférieure de 9,4 % à celle des autres salariés québécois travaillant dans une entreprise comptant au moins 200 employés.

La situation demeure relativement stable par rapport à l’écart de 9,2 % enregistré en 2020, mais cette différence s’est accrue sur dix ans, alors qu’elle était de 6,1 % en 2012.

Perte de l’avantage sur le secteur privé

Le portrait est toutefois bien différent lorsqu’on fait la comparaison avec les employés du secteur privé et ceux des autres administrations publiques.

En 2021, les employés de l’État québécois avaient une rémunération globale inférieure de 1,6 % à celle des employés du secteur privé. L’ISQ estime que cette petite différence représente une situation de parité. En 2012, la rémunération globale montrait une légère avance de 3,3 % en faveur des employés du gouvernement provincial.

Le fossé demeure entre les employés de l’administration provinciale et les autres employés du secteur public, qui comprend les universités, les municipalités d’au moins 25 000 habitants et les employés québécois du gouvernement fédéral.

En 2021, l’écart était de 27,5 % en défaveur des employés de l’administration québécoise. Cet écart reste relativement stable par rapport à 28,3 % en 2020 et 26,2 % en 2012.

Et les avantages sociaux ?

En matière d’avantages sociaux, les employés de l’administration publique québécoise demeurent un peu mieux lotis que la moyenne des travailleurs. Le gouvernement du Québec a dépensé en 2021 l’équivalent de 42,3 % du salaire de ses employés en avantages sociaux (26,7 %), régimes de retraite (7,7 %) et heures chômées payées (15,7 %). En comparaison, les autres salariés québécois reçoivent en moyenne l’équivalent de 39,5 % de leur salaire en avantages sociaux (25,0 %), régimes de retraite (7,7 %) et heures chômées payées (14,6 %).

Ces données cachent toutefois une disparité majeure entre les employés du secteur privé syndiqués et non syndiqués. Par exemple, les travailleurs syndiqués reçoivent l’équivalent de 8,0 % de leur salaire dans leur régime de retraite, comparativement à seulement 4,9 % pour les travailleurs non syndiqués. Des écarts sont également constatés en matière d’avantages sociaux (26,3 % contre 21,6 %) et d’heures chômées payées (14,7 % contre 12,6 %).

Les travailleurs bénéficiant des avantages sociaux les plus généreux demeurent ceux du secteur municipal, avec des débours totaux représentant 51,5 % de leur salaire. Les municipalités versent l’équivalent de 15,5 % du salaire de leurs employés dans le régime de retraite, de 35,0 % dans les avantages sociaux et de 16,5 % dans les heures chômées payées.