Les investissements des caisses de retraite nord-américaines dans le crédit privé atteignent leur plus haut niveau depuis huit ans.

Le marché privé occupe encore une portion marginale du portefeuille des caisses de retraite nord-américaines, puisque seuls 3,8 % de leurs investissements sont dirigés vers ce marché de placements rémunérateurs, bien qu’illiquides et non notés, selon la société d’analyses Preqin.

Mais le montant total des investissements dédiés au marché privé s’élève tout de même à plus de 100 milliards de dollars US, si on additionne les portefeuilles d’épargne-retraite des enseignants, des policiers et de plusieurs autres catégories professionnelles du secteur public, aux États-Unis comme au Canada, rapporte le Wall Street Journal.

Et la tendance à ajouter des investissements dans le marché privé n’est pas prêt de ralentir. Les caisses de retraite nord-américaines prévoient en moyenne une cible d’allocation de 5,9 %.

Plusieurs grandes caisses de retraite américaines ont commencé à augmenter la portion de leur portefeuille investie sur le marché privé. Le California Public Employees’ Retirement System, qui gère 450 milliards de dollars US, et le New York State Common Retirement Fund, à la tête de 230 milliards de dollars US, se constituent des portefeuilles de crédit privé de 5 % et 4 % respectivement. Le système de retraite des employés publics de l’Ohio, qui gère 90 milliards de dollars US, vient d’ajouter une allocation de 1 % au crédit privé.

Ces caisses de retraite comptent sur le marché privé pour leur apporter des rendements de 6 % ou plus, alors qu’elles ont subi de lourdes pertes sur les marchés boursiers en 2022. Même les gains records enregistrés en 2021 ont été anéantis par le recul des marchés l’an dernier.

Simultanément, la hausse des taux d’intérêt en 2022 a ralenti l’octroi de prêts bancaires, stimulant la croissance de la dette du marché privé. Justement, celui-ci fournit aux caisses de retraite des flux de revenus réguliers qu’elles affectionnent.

Les caisses de retraite doivent toutefois veiller à la diversification de leur portefeuille de prêts privés, et à une utilisation modérée de l’effet de levier, afin de ne pas faire face à un risque trop élevé. En effet, le taux de défaillance de la dette privée a connu une hausse significative, en s’établissant à 1,56 % au troisième trimestre 2022.