De gauche à droite: Neda Nasseri, Desjardins Assurances; Marie-Hélène Boivin, chiropraticienne

La hausse du coût de la vie ces dernières années semble avoir changé la perception des participants quant à la valeur de leur régime collectif de soins de santé.

L’édition 2025 du Sondage Benefits Canada sur les soins de santé montre que la majorité des participants sont plus susceptibles de choisir leur régime plutôt que 5 000 $, mais 60 % disent qu’ils préféreraient recevoir 10 000 $ que d’avoir accès à un régime d’assurance collective. « On sait très bien qu’un régime d’avantages sociaux vaut plus que 10 000 $, a souligné la chiropraticienne Marie-Hélène Boivin lors d’un panel à la conférence Régimes collectifs & santé au travail 2025. Mais on voit que les gens vivent un énorme stress financier. Plusieurs facteurs économiques indiquent que ça ne va pas bien et expliquent cette donnée. »

Ces statistiques sur la perception des régimes soulignent l’importance d’adapter le discours des assureurs et des promoteurs. « Il faut notamment changer notre langage lorsqu’on s’adresse aux jeunes qui perçoivent moins la valeur de leur régime », ajoute Marie-Hélène Boivin, qui se demande si les régimes répondent bien aux besoins de la population.

« Certaines personnes payent jusqu’à 1 100 $ de leur poche pour poursuivre leurs soins, constate-t-elle. Ceux qui n’ont pas les moyens vont donc interrompre le plan de soins et risquent de s’en aller vers une chronicité. Les douleurs chroniques et la santé mentale peuvent s’ajouter à un problème qui, au départ, n’était peut-être pas si complexe. »

La chiropraticienne insiste aussi sur l’importance de la prévention. « Des patients viennent me voir de façon préventive et ne parviennent pas à se faire rembourser, dit-elle. Pourtant, il faut prévenir pour éviter des problèmes qui peuvent s’avérer très coûteux à traiter. »

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’atteindre les plafonds annuels de leurs régimes, tout comme les personnes de 35 à 54 ans. Les soins dentaires arrivent en tête des prestations les plus utilisées (56 %), suivis des soins de la vue (24 %) et de la massothérapie (19 %). « Quand la couverture prend fin, 34 % des assurés arrêtent le traitement et recommencent l’année de prestation suivante », indique Marie-Hélène Boivin.

Par ailleurs, la plupart des promoteurs de régime (83 %) disent que leur régime est très ou extrêmement important. « C’est une nette augmentation par rapport à l’année précédente, où ils étaient 77 % à partager cet avis, indique Neda Nasseri, pharmacienne et directrice de produits, médicaments chez Desjardins Assurances. On voit aussi que les employeurs considèrent les avantages sociaux comme un outil stratégique d’attraction et de rétention. »

En outre, 40 % des promoteurs considèrent la compétitivité de leur régime avant la maîtrise des coûts. « En 2023, ils étaient 28 %, mentionne Neda Nasseri. Cela montre que les employeurs voient de plus en plus les avantages sociaux comme un facteur de différenciation pour les employés. » D’ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux (69 %) à offrir des comptes mieux-être.