Marie-Hélène Dugal, Croix Bleue Medavie

Les médicaments utilisés pour le traitement de l’obésité et de la gestion du poids font les manchettes dans l’industrie de l’assurance depuis quelques années. Que faire pour gérer ces problématiques de santé de manière efficace pour les personnes malades tout en contrôlant l’incidence financière sur les régimes d’assurance collective ?

Tout d’abord, Marie-Hélène Dugal, responsable nationale, gestion stratégique des médicaments à Croix Bleue Medavie, insiste sur le fait que l’indice de masse corporelle (IMC) ne doit pas être le seul critère à considérer. « L’obésité est une maladie chronique caractérisée par un tissu adipeux anormal ou excessif », a-t-elle expliqué lors de la conférence Régimes collectifs & santé au travail, en octobre dernier.

L’IMC est calculé à partir du poids et de la taille de la personne. Or, « le poids ne tient pas seulement compte des tissus adipeux, mais aussi de la masse musculaire », rappelle Marie-Hélène Dugal. Elle recommande donc de considérer aussi le tour de taille de la personne tout en ajustant les seuils utilisés en fonction de l’origine ethnique.

Par ailleurs, les traitements médicamenteux ne devraient pas constituer la première étape d’un traitement, et surtout pas l’unique traitement. « Les interventions psychologiques ou comportementales sont essentielles pour mener à une perte de poids durable, insiste Marie-Hélène Dugal. Cela devrait être mis en place avant l’ajout d’un traitement médicamenteux. À Croix Bleue Medavie, on l’exige. Les nouvelles molécules sont des options très efficaces, mais elles devraient être offertes plus tard dans le processus. »

Elle admet toutefois que les interventions psychologiques et comportementales sont souvent méconnues des médecins. « Les médicaments sont souvent privilégiés parce que c’est rapide, facile à prescrire, efficace et cela demande peu de suivi de la part du prescripteur, reconnait Marie-Hélène Dugal. Mais certains nutritionnistes et diététistes sont formés pour offrir de l’accompagnement. Cela peut aussi être donné par des professionnels en santé mentale, des programmes d’accompagnement ou de coaching. »

Les premiers médicaments GLP-1 arrivent à leur fin de cycle de brevet et des médicaments génériques sont donc à prévoir dans les prochaines années, ce qui pourrait réduire les coûts de traitement du diabète et de l’obésité.

D’ici là, le contrôle des coûts nécessite la mise en place de certaines règles. « À Croix Bleue Medavie, le remboursement de ces médicaments est offert aux personnes qui ont déjà une complication liée à l’obésité ou un facteur de risque mesurable comme de l’hypertension ou un diabète de type 2 », indique Marie-Hélène Dugal. Elle met finalement en garde sur l’imposition de montants maximums dans les régimes d’assurance collective. « Cela peut créer un risque du point de vue de l’adhésion aux traitements », dit-elle.