Selon les résultats d’un récent rapport de recherche, dans les milieux de travail canadiens, un trop grand nombre de superviseurs et de gestionnaires ne possèdent pas les outils qui leur permettraient de gérer efficacement la santé, la productivité, l’absentéisme, les congés d’invalidité et le retour au travail des employés à la suite d’une absence.

D’après un sondage effectué par Shepell fgi auprès de professionnels en ressources humaines provenant d’une centaine d’organisations canadiennes, ce problème pourrait prendre plus d’ampleur en période d’incertitude économique. Plusieurs répondants ont laissé sous-entendre qu’ils ont peu d’outils leur permettant de soutenir la santé et la productivité des employés.

Le sondage faisant l’objet du présent rapport de recherche a été rempli par des gestionnaires, des employés et des cadres supérieurs. Près de 60 des répondants travaillaient dans le domaine des avantages sociaux et des régimes de retraite, des ressources humaines ou celui de la santé et de la sécurité au travail. Les autres occupaient un poste en gestion de l’invalidité, en gestion des opérations commerciales, en technologie et gestion des données, en santé au travail, ou au service des finances, de la paie ou de l’administration.

Les PAE sont plus utilisés
Le Groupe recherche Shepell fgi a donc rédigé à ce sujet un rapport, intitulé Le chaînon manquant : le rôle du superviseur dans la gestion de la santé des employés. Selon ce rapport :

– 84 % des répondants ont signalé que les superviseurs n’obtiennent pas en temps réel les données concernant les absences des employés;

– 81 % ont signalé que leur organisation n’a pas instauré un processus structuré que les superviseurs devraient utiliser pour gérer les problèmes d’absences ponctuelles chez les employés;

– 64 % ont mentionné que leur organisation n’a pas instauré un processus structuré que les superviseurs devraient utiliser pour aider les employés à retourner au travail à la suite d’un congé d’invalidité pour maladie ou blessure;

– 84 % ont mentionné que leur organisation n’a pas instauré un processus structuré que les superviseurs devraient utiliser pour gérer chez les employés des changements importants au plan de la productivité ou du comportement.

Au dévoilement de ces résultats, Rod Phillips, président et chef de la direction chez Shepell fgi, soulignait que lorsque autant de gestionnaires provenant des plus importantes organisations canadiennes mentionnent qu’ils n’ont pas les outils élémentaires qui leur permettraient d’aider des employés en détresse, il y a lieu de s’inquiéter, surtpout en période de difficultés économiques, lorsque la santé et la productivité des employés sont les principales ressources qui permettront aux entreprises de surmonter le ralentissement économique et d’en sortir plus fortes.

« Comparativement à l’an dernier et en grande partie en raison de la situation économique, le nombre d’employés canadiens qui accèdent aux services offerts par leur PAE (programme d’aide aux employés) était en hausse de 10 % à la fin du premier trimestre de 2009 », a révélé M. Phillips.

Les superviseurs doivent être mieux outillés
Selon Karen Seward, première vice-présidente, Développement des affaires et marketing chez Shepell fgi, estime que les superviseurs demandent un meilleur soutien pour les aider à gérer tous les aspects de l’absentéisme, qui comprennent aussi bien le présentéisme que les absences et les congés d’invalidité.

« Les gestionnaires sont à même de constater la situation; cependant, ils hésitent à intervenir ou ils sont incapables de le faire », a-t-elle lancé. « Trop souvent, les organisations n’utilisent pas pleinement les outils dont elles disposent, y compris le soutien aux gestionnaires et la promotion de stratégies de santé offerts dans le cadre du programme d’aide aux employés. »

Mme Seward conseille aux organisations de :

1. mettre en oeuvre des mesures préventives comprenant la promotion proactive du programme d’aide aux employés au sein de l’organisation et dans le groupe de travail.

2. offrir aux superviseurs une formation périodique et formelle qui leur permettra d’identifier et de traiter chez les employés une baisse du rendement ou un changement important du comportement.

3. fournir aux gestionnaires et aux superviseurs de l’information sur les tendances en matière d’absence qui leur permettra de savoir à quel moment intervenir.

4. appuyer le travail des gestionnaires et des superviseurs en établissant de meilleurs processus de retour au travail.

Pour sa part, Mme Paula Allen, vice-présidente, Solutions organisationnelles et formation chez Shepell fgi, a conclu en disant : « Nous venons de découvrir un problème encore plus élémentaire. En plus d’utiliser en gestion des absences et de l’invalidité une approche fragmentée, nombre d’organisations ne possèdent pas de données leur permettant d’évaluer la situation et ne fournissent pas aux personnes les mieux placées pour le faire les outils qui leur permettraient de réduire considérablement les coûts qui en découlent. »