Un rendement de l’actif supérieur aux prévisions, un faible taux de croissance du passif et une augmentation des cotisations ont permis de réduire l’écart entre l’actif et le passif, améliorant ainsi le niveau de capitalisation des régimes de retraite des sociétés de l’indice composé S&P/TSX en 2006.

Depuis plusieurs années maintenant, le rendement de l’actif des régimes est conforme ou supérieur aux attentes. Le rendement médian pour 2006 était de 11,0%, alors que le rendement prévu médian était de 7,0%. Comme 2005, 2006a été une très bonne année en ce qui a trait au rendement de l’actif, 90% des régimes ayant dépassé leurs prévisions.

«Les taux d’intérêt ayant gagné entre 25et 50points de base au cours de la première moitié de l’année 2007, il est possible que les coûts liés aux prestations passées soient bientôt entièrement capitalisés.» estime Michel St-Germain, conseiller principal du domaine des régimes de retraite chez Mercer. «Cela permettra aux répondants de régimes de se concentrer sur des politiques en matière de conception de régimes visant des coûts d’exploitation viables à long terme et des politiques de placement réduisant le risque associé aux coûts liés aux prestations passées.»

L’augmentation du niveau de capitalisation des régimes n’est toutefois pas uniquement attribuable au rendement de l’actif. L’augmentation médiane du passif a été de 5,7% en 2006, ce qui est considérablement moins élevé que les taux de croissance que nous avons connus ces dernières années, qui dépassaient les 10%, et mieux aligné sur le taux d’actualisation du passif.

Depuis plusieurs années, les répondants versent des cotisations visant à améliorer le niveau de capitalisation de leur régime de retraite. Par exemple, en 2006, la médiane des cotisations versées par les répondants en sus du coût des nouvelles prestations constituées correspondait à 1,8% de l’obligation au titre des prestations constituées. Cependant, dans le cas des régimes moins bien capitalisés, les cotisations destinées au provisionnement des prestations passées correspondaient à 7,1% de l’obligation au titre des prestations constituées.

Pour faire face à la crise liée à la capitalisation des régimes de retraite, plusieurs compétences au Canada ont adopté des mesures d’allégement à court terme visant à aider les répondants de régimes à composer avec un fardeau financier de plus en plus grand. Ces mesures n’ont pas eu d’incidence déterminante en 2006. Il est toutefois possible que dans l’avenir, le recours aux lettres de crédit pour couvrir les déficits devienne un outil efficace de contrôle de la volatilité des cotisations pour les répondants de régimes.

Bien que les répondants de régimes soient préoccupés par la volatilité du rendement de leurs placements en actions, la majorité d’entre eux n’ont pas réduit leur actif investi dans ce type de placement. Pour réduire le risque de désappariement actif-passif et la volatilité de l’excédent, certains répondants ont opté pour des obligations à long terme dans leur portefeuille de titres à revenu fixe, augmentant ainsi la corrélation entre l’actif et le passif. Mais la plupart d’entre eux, prévoyant que les rendements demeureront élevés, ont choisi de conserver un pourcentage élevé d’actions. Par contre, M. St-Germain remarque que «la situation évolue et les répondants de régime doivent revoir tous les aspects de la gestion de leur programme de retraite en fonction du marché actuel et de l’évolution des règles comptables et de capitalisation.»

«Les forts rendements que nous avons connus au cours des quatre dernières années ont peut-être effacé le souvenir douloureux de la volatilité de l’excédent que nous avons connu en 2001-2002, période marquée par des rendements négatifs à la Bourse et une chute des taux d’intérêt. Ils pourraient également faire en sorte qu’une répartition d’actif fortement axée sur les actions demeure attrayante.» ajoute Michel St-Germain.