Parlement du Canada à Ottawa
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Les libéraux veulent « donner aux Canadiens plus de confiance en l’avenir » grâce aux mesures contenues dans ce budget préélectoral – en espérant obtenir en retour la confiance des électeurs au prochain scrutin.

Dans le budget qu’il a déposé mardi, le ministre des Finances, Bill Morneau, fournit plusieurs indices sur les thèmes qui risquent d’être mis de l’avant pendant la campagne électorale.

Il y en a pour à peu près toutes les franges de l’électorat, du millénial qui veut faire l’achat d’une première propriété au travailleur qui veut se former sans se ruiner en passant par l’aîné à faible revenu qui veut plus d’argent dans ses poches.

Assurance médicaments

Les libéraux font par ailleurs aussi un pied-de-nez aux néo-démocrates en jouant dans leurs plates-bandes progressistes: ils posent le premier jalon de la mise sur pied d’un régime national d’assurance-médicaments.

« Les mesures que nous prenons représentent d’importants premiers pas sur la voie de la création d’un régime qui aidera tous les Canadiens à obtenir les médicaments dont ils ont besoin », a déclaré Bill Morneau dans son discours aux Communes.

Les libéraux présentent dans le budget « trois éléments fondateurs du régime national », parmi lesquels se retrouve la création de l’Agence canadienne des médicaments (35 M$ sur quatre ans), tout en étant avares de détails sur le coût final d’une telle opération.

Des négociations devront être menées avec les provinces pour aller de l’avant. Du côté du Québec, où un tel régime est déjà en place, le gouvernement caquiste a prévenu ces derniers jours qu’il voudrait obtenir un droit de retrait avec pleine compensation.

Protection des régimes de retraite

Le budget Morneau prévoit aussi des dispositions supplémentaires pour mieux protéger les régimes de retraite lorsque les entreprises sont insolvables. N’étant pas considérés comme créanciers privilégiés, les travailleurs se retrouvent souvent, dans de telles circonstances, avec une rente de retraite bien moindre que prévu.

Au Québec, le syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, mène une bataille de longue haleine pour faire mieux protéger les régimes de retraite; il a rencontré plusieurs dizaines de députés fédéraux pour les sensibiliser à la cause.

Ottawa a ainsi annoncé dans le budget qu’il allait modifier la Loi sur les arrangements avec les créanciers de compagnies, la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, la Loi canadienne sur les sociétés par actions et la Loi de 1985 sur les normes de prestation de pension afin de mieux protéger les travailleurs.

Le budget Morneau prévoit de préciser spécifiquement dans le droit fédéral sur les régimes de retraite que « si un régime cesse ses activités, il doit quand même verser les prestations de pension tout comme lorsqu’il était actif ».

De façon plus générale, il parle d’exiger plus de transparence de la part des entreprises. Les entreprises publiques de juridiction fédérale seront tenues de divulguer leur politique relative aux travailleurs, aux retraités et à la rémunération de la direction « ou d’expliquer pourquoi de telles politiques ne sont pas en place ».

Le budget ne précise pas comment il y parviendra, mais il propose d’accorder aux tribunaux une plus grande capacité d’examiner les montants versés aux cadres de direction dans les jours qui ont précédé la déclaration d’insolvabilité de l’entreprise.

Accès à la propriété

Le gouvernement courtise aussi les jeunes adultes en instaurant dans le budget 2019 l’Incitatif à l’achat d’une première propriété, pour les acheteurs dont le revenu du ménage est inférieur à 120 000 $ par année.

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) leur offrirait un prêt hypothécaire avec participation de 10 % de la valeur d’une habitation nouvellement construite ou de 5 % de la valeur d’une habitation existante.

Le budget propose aussi d’augmenter la limite des retraits du Régime d’accession à la propriété (RAP) de 25 000 $ pour la faire passer à 35 000 $.