Alors que la récession s’étend, les employeurs tentent par tous les moyens de contrôler leurs coûts tout en augmentant leur productivité. Ces deux objectifs peuvent toutefois être diamétralement opposés lorsque les avantages des employés sont visés, selon les conseillers de Morneau Sobeco.
Certains employeurs pourraient être tentés de réduire certaines couvertures en assurance collective ou d’augmenter le coût des franchises du régime médicaments.
Les résultats peuvent être catastrophiques, non seulement pour les employés, mais pour les employeurs aussi.
Par exemple, un employeur a augmenté la franchise, en assumant que les employés allaient simplement absorber cette hausse, étant donné que les médicaments sont indispensables à leur qualité de vie.
Les économies réalisées par la suite par l’employeur ont surpassé les attentes, à court terme, principalement parce que les employés ne pouvaient plus se permettre de payer leurs médicaments. L’utilisation des anti-inflammatoires a subi le plus fort recul, avec une réduction de 45 %. Des médicaments traitants des problèmes très sérieux ont aussi connu des baisses majeures : 26 % pour les médicaments contre l’hypertension; un autre 26 % pour prévenir la dépression et 25 % pour les médicaments contre le diabète.
Avec ces maladies ou problèmes de santé qui ne sont pas traités adéquatement, la santé des employés s’en ressent, ce qui peut mener à l’hospitalisation.
Non seulement ces employés ne contribuaient pas à la productivité de l’entreprise, mais celle de leurs collègues était également affectée. L’entreprise a épargné sur les coûts du régime-médicaments, mais les coûts associés à la réduction de la productivité étaient supérieurs.
« Si nous rendons la vie difficile à nos employés, simplement en regardant les résultats financiers, l’impact sur l’ensemble de l’organisation risque d’être significatif. L’absentéisme et la perte de productivité coûtent probablement plus cher à l’entreprise. », a souligné Joy Sloane, associée chez Morneau Sobeco.
Paula Allen, vice-présidente exécutive chez Morneau Sobeco, a pour sa part expliqué qu’une main-d’oeuvre en santé et heureuse constitue un atout majeur pour une entreprise aux yeux des marchés financiers.
« Il est préférable d’investir dans une société qui prend des décisions stratégiques afin de favoriser la santé de leurs employés », a-t-elle dit.
Un exemple : Pitney Bowes
Pitney Bowes a décidé d’agir lorsqu’elle s’est rendu compte que ses employés étaient plus à risque de souffrir de diabète. La compagnie a alors permis à ses employés d’utiliser des médicaments d’origine afin de leur donner accès aux plus récents médicaments et traitements.
La compagnie est même allée un peu plus loin, laissant tomber sa franchise pour tous les médicaments qui traitent le diabète.
La direction s’attendait à voir ses dépenses en soins de santé grimper sensiblement, mais elle croyait que cela en valait le coup. Après deux ans, la compagnie a vu ses coûts de soins de santé baisser de 7 % parce qu’il y avait moins d’incidents de santé, qui forçaient les employés à s’absenter; les visites à l’urgence avaient notamment baissé de 26 %.
Pitney Bowes a donc appliqué la même politique aux médicaments pour traiter l’hypertension et l’asthme. Résultat : les coût de santé de la compagnie se situent maintenant à 61 % lorsque se compare aux coûts de l’industrie.