L’enquête, Un phare en ces temps sans précédent, publiée par Mercer révèle que les employeurs canadiens adoptent une approche proactive et prudente pour contenir les coûts et gérer les risques tout en tentant de réduire l’incidence de ces démarches sur leurs employés.
À l’automne 2008, les employeurs canadiens se préparaient au pire et attendaient de voir s’ils devraient effectuer d’importantes réductions de personnel ainsi que dans les avantages sociaux et la rémunération afin de composer avec une économie en difficulté. Bien que certains secteurs d’activité aient été plus durement touchés, notamment le secteur manufacturier ainsi que les services financiers et les banques, plusieurs employeurs n’ont pas eu à avoir recours à des mesures de compression des coûts aussi draconiennes que celles qu’ils avaient envisagées au départ.
Réalisée au mois de mai dernier, l’enquête a permis de recueillir les réponses de plus de 2 100 employeurs exerçant leurs activités dans plus de 90 pays, dont quelque 330 au Canada.
Approche proactive mais prudente
Dans l’ensemble, les dirigeants des entreprises canadiennes ont choisi le gel des salaires ou le report des augmentations salariales plutôt que les réductions salariales. Au cours des six derniers mois, 51 % des employeurs ont décidé de maintenir les mêmes niveaux de salaire qu’en 2008 pour au moins une partie de leurs employés. Parmi ces employeurs, 29 % ont opté pour un gel des salaires à l’échelle de l’entreprise et 10 % d’entre eux ont décidé de baisser les salaires par rapport aux niveaux de rémunération de 2008. On note également que les entreprises œuvrant dans le secteur manufacturier étaient deux fois plus nombreuses que les autres à envisager un gel des salaires (62 %) pour l’ensemble de l’entreprise.
Les employeurs canadiens sont répartis de façon presque uniforme pour ce qui est de la question des augmentations du salaire de base, à savoir si leur budget pour 2009 sera supérieur (32 %), égal (33 %) ou inférieur à celui de 2008 (35 %).
En ce qui a trait au versement de primes annuelles, 60 % des employeurs canadiens ont versé des primes plus modestes en 2009 (fondées sur le rendement de 2008) qu’en 2008 (primes fondées sur le rendement de 2007). Cela reflète fidèlement la tendance mondiale. Seulement 20 % des entreprises ont versé des primes plus élevées en 2009 qu’en 2008.
Les secteurs de la haute technologie et des télécommunications ont eu tendance à verser des primes relativement plus élevées que la moyenne et à accorder une rémunération incitative à long terme également plus élevée que la moyenne, alors que ceux de la fabrication de biens durables, du commerce de détail et de l’énergie comptent parmi ceux dont les programmes de rémunération ont été les plus durement touchés à la baisse.
« Les employeurs doivent éviter de compromettre la viabilité de leur entreprise », déclare Audrey O’Connell, conseillère principale en Capital humain chez Mercer. « Bien que le marché de l’emploi soit faible dans l’ensemble, les bons employés peuvent toujours décrocher un emploi ailleurs; les employeurs ont donc intérêt à ne pas perdre de vue leur offre de rémunération globale. »
La plupart des employeurs canadiens sont d’avis que leurs employés se préoccupent peu ou moyennement de l’incidence de la situation économique difficile actuelle sur le coût de leurs soins de santé. Cela est peut-être attribuable au fait que peu d’employeurs (moins de 5 %) ont adopté ou prévoient adopter des mesures draconiennes, comme l’élimination des assurances collectives, pour gérer les coûts liés à la santé et aux avantages sociaux, tandis qu’en novembre dernier, 14 % des employeurs envisageaient cette possibilité. La plupart des entreprises choisissent d’atténuer les risques plutôt que mettre de l’avant d’importantes modifications à leurs programmes.
Réduire les risques
Lorsqu’on les a interrogés sur les mesures qu’ils comptaient prendre entre le mois de mai et la fin de l’année 2009, les employeurs ont répondu qu’ils prévoient continuer d’essayer de maîtriser les coûts et d’atténuer les risques.
Près de la moitié des employeurs canadiens ont déjà rajusté leurs hypothèses en ce qui concerne leurs projections de coûts de soins de santé et d’avantages sociaux, ou envisagent de le faire. Environ 30 % des employeurs entendent vérifier l’admissibilité des personnes à charge bénéficiant des protections de leurs programmes de soins de santé et d’avantages sociaux, ou ont déjà procédé à cette vérification.
Au sujet des soins de santé, 60 % des employeurs canadiens affirment qu’ils offrent déjà un programme de mieux-être ou qu’ils comptent en mettre un en place cette année. Quelque 30 % proposent déjà ou comptent démarrer des programmes visant les maladies complexes.
Au chapitre des régimes de retraite, 60 % des employeurs canadiens offrant des régimes de retraite à prestations déterminées ont déjà pris des mesures pour atténuer les risques en 2009, ou s’apprêtent assurément à en prendre. L’intérêt à cet égard est généralement élevé dans tous les secteurs d’activité.
« Les employeurs canadiens passent en revue les moyens de réduire les risques tout en tenant compte des préoccupations des employés, tant pour les régimes à prestations déterminées que pour les régimes à cotisations déterminées », explique Paul Forestell, membre du partenariat international en Régimes de retraite, gestion des risques et finance. « Les employeurs qui examinent les régimes de retraite dans une perspective globale trouveront l’équilibre optimal à préserver entre les risques financiers et les coûts pour les participants et les promoteurs de régimes. »
L’enquête révèle que 78 % des employeurs canadiens estiment que leurs employés sont très ou moyennement préoccupés par les effets des perturbations économiques actuelles sur leurs placements dans leur régime de retraite. Par conséquent, 61 % des employeurs canadiens offrant des régimes de retraite à cotisations déterminées ont adopté des mesures ou en adopteront très probablement en 2009 afin de s’assurer que les participants à ces régimes comprennent mieux leurs choix de placement, les options qui s’offrent à eux ainsi que leurs objectifs d’épargne à long terme.