Selon l’Enquête 2010 de Mercer sur la planification de la rémunération au Canada, les employeurs canadiens prévoient accorder une augmentation moyenne du salaire de base de 2,7 % en 2010, en hausse par rapport à l’augmentation de 2,0 % accordée en 2009. Le facteur clé qui explique cette hausse est le dégel des salaires.

Environ un tiers des entreprises ont imposé un gel des salaires en 2009, mais seulement 8 % signalent qu’elles prévoient le faire en 2010; ce pourcentage est plus représentatif de la réaction habituelle du marché.

Les résultats de l’enquête Mercer de cette année regroupent les réponses de plus de 500 employeurs au Canada et reflètent les pratiques adoptées en matière de rémunération pour plus de 870 000 employés non syndiqués.

Signes de reprise
Plusieurs signes indiquent que les entreprises sont en processus de reprise. Parmi celles qui ont l’intention d’accorder des augmentations de salaire, le pourcentage moyen prévu pour l’ensemble des employés est de 3 % pour 2010, mais environ 30 % des employeurs n’ont pas encore pris de décision quant au budget des salaires pour l’an prochain.

« Beaucoup attendent encore de voir comment la conjoncture économique évoluera avant de budgéter pour l’année prochaine », affirme Marie-Christine Piron, conseillère principale en Capital humain chez Mercer. « Un tel degré d’indécision à ce moment de l’année est inhabituel. Les résultats financiers seront surveillés de près d’ici la fin de 2009. »

Les employeurs prévoient tout de même récompenser les rendements exceptionnels. Même avec des budgets serrés, les entreprises disent avoir l’intention d’accorder aux employés ayant eu d’excellents rendements des augmentations 1,8 fois plus élevées qu’aux employés ayant fourni un rendement moyen.

« Les employeurs doivent distinguer les employés qui créent de la valeur pour l’entreprise et établir des différences de rémunération en conséquence », ajoute Mme Piron. « À mesure que l’économie reprendra de la vigueur et que le marché de l’emploi sera plus florissant, il sera essentiel de fidéliser les meilleurs employés. »

Ce principe de rémunération en fonction du rendement s’est appliqué pour le versement des primes à court terme pour 2009. En effet, les employés qui ont fourni un rendement supérieur ont reçu des primes environ 1,5 fois plus élevées que les employés ayant fourni un rendement moyen.

Révision des programmes de rémunération
Certaines entreprises profitent de l’occasion pour revoir leurs programmes de rémunération afin de s’assurer qu’ils sont bien alignés sur leurs objectifs, qu’ils stimulent les employés et qu’ils récompensent les rendements souhaités. Jusqu’à 27 % des entreprises modifient leurs programmes de primes d’intéressement à court terme et à long terme. Dans l’ensemble, les primes à court terme versées aux cadres supérieurs en 2009 ont été inférieures à celles de 2008, en raison de la baisse des rendements des entreprises en 2008 par rapport à 2007.