Bien qu’elles gagnent de la vitesse, les initiatives visant le maintien en emploi des travailleurs âgés de plus de 50 ans sont appliquées par une minorité d’employeurs, révèle une récente enquête de la TÉLUQ en collaboration avec l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

Selon les résultats obtenus par la professeure Diane-Gabrielle Tremblay, 37 % des organisations mettent en place des pratiques ciblées pour la rétention des travailleurs d’expérience. Les employeurs du secteur privé sont toutefois beaucoup plus nombreux à avoir entrepris une telle démarche (46 %) que ceux du secteur public (24 %) et les OBNL (37 %).

L’une des mesures les plus souvent évoquées par les employeurs est l’offre de formations et d’occasions de développement des compétences. Cette offre tend toutefois à diminuer avec l’âge des employés. En effet, 73 % offrent de la formation et du perfectionnement aux employés de moins de 50 ans, 71 % aux employés de 50 à 60 ans et seulement 61 % aux employés de plus de 61 ans.

Les sujets privilégiés par les employeurs sont la mise à jour et le maintien des compétences numériques (69 %), la formation pour devenir coach ou mentor (26 %) et la requalification (25 %).

Si les employeurs jugent dans l’ensemble que les travailleurs âgés sont compétents et engagés envers l’organisation, ils reconnaissent moins la capacité d’innovation et de recherche de solutions ainsi que la connaissance des technologies de cette génération d’employés.

Miser sur la flexibilité

Offrir des conditions de travail souple est aujourd’hui primordial pour attirer et retenir les employés de tous âges, y compris les employés d’expérience. Les organisations sondées estiment dans une proportion de 67 % que l’aménagement du temps de travail (horaires flexibles, temps partiels, contrats, etc.) fait partie des pratiques exemplaires favorisant le maintien en poste de la main-d’œuvre plus âgée. Il en est de même pour la reconnaissance (44 %), la réduction de la charge mentale du travail (34 %) et une rémunération adaptée (33 %).

« Les pistes de solution se trouvent dans l’aménagement du temps de travail, la réorganisation du travail, le mentorat, explique Diane-Gabrielle Tremblay. Les mesures offertes varient selon le secteur : le télétravail est davantage offert dans le public, moins dans le privé, et c’est une mesure contribuant au maintien en emploi. Il faut rendre l’emploi suffisamment attrayant pour contrer l’attrait de la retraite. »

L’enquête a été menée du 2 mars au 3 avril dernier par la firme Léger auprès de 279 entreprises situées au Québec.