Les employeurs québécois en ont assez et interpellent les gouvernements pour qu’ils stabilisent leur fardeau fiscal, considérablement plus lourde au Québec qu’ailleurs au Canada.

Pour ce faire, ils ont demandé au Conseil du patronat du Québec (CPQ) de revoir certaines des propositions de hausses de taxes sur la masse salariale comme la CSST, l’assurance parentale, la RRQ et l’assurance-emploi.

« Il faut désormais considérer le fardeau global imposé par l’ensemble de ces taxes. Les gouvernements, et en particulier le gouvernement du Québec, devront faire des choix et établir des priorités entre les différents régimes financés par ces contributions », a plaidé le nouveau président du CPQ, Yves-Thomas Dorval.

Les entreprises québécoises désavantagées
Taxer davantage les salaires par rapport à nos voisins rend les entreprises d’ici moins compétitives. Or, c’est au Québec qu’il en coûte le plus cher parmi toutes les provinces à ce chapitre selon une nouvelle étude publiée par le CPQ et remis à l’Assemblée nationale.

L’écart est de 31 % pour un salaire de 40 000 $ si on compare simplement le Québec et l’Ontario. Cette constatation est vraie également pour les salaires qui varient entre 15 000 $ et 45 000 $.

L’écart augmente pour les travailleurs les mieux rémunérés, principalement en raison du Fonds pour les services de santé, dont les taux sont nettement plus élevés au Québec.

En fait, l’ensemble des taxes sur la masse salariale représente pour les employeurs un coût additionnel de 10 % en sus de la rémunération versée aux travailleurs québécois.

Les entreprises québécoises paient plus de 15 milliards de dollars chaque année pour acquitter ces taxes, soit plus que ce que le gouvernement du Québec reçoit en taxes sur la consommation.

Mettre en oeuvre le rapport Fortin
Le Groupe de travail sur l’investissement des entreprises, présidé par l’économiste Pierre Fortin, faisait déjà la recommandation de stabiliser le niveau des taxes sur la masse salariales dans son rapport final publié en 2008.

« Cette recommandation s’avère plus urgente que jamais à mettre en oeuvre, alors que nous sommes au coeur d’une récession, que des hausses considérables de ces taxes sont discutées ce mois-ci, et que les entreprises devront continuer de les payer, qu’elles fassent des profits ou non », a insisté M. Dorval.