Près d'un quart des travailleurs disent que, si eux-mêmes ou un membre de leur foyer contractait la grippe A(H1N1), ils iraient travailler quand même, selon un récent sondage CROP réalisé auprès des travailleurs salariés québécois et publié par l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés

Ce phénomène est encore plus marqué chez les hommes puisqu'un sur trois (33%) dit avoir l'intention de se présenter au travail advenant le cas où lui-même ou un membre de sa famille serait atteint du virus. Pour témoigner de cette affirmation, près de 60% des employés québécois avouent aller au travail même quand ils sont passablement malades.

«Cette propension à travailler même malade est un phénomène que nous observions déjà. Les travailleurs québécois ne semblent pas assez conscients des risques d'un tel comportement qui ne profite ni à l'employé, ni à l'employeur et qu'il faut absolument enrayer», affirme Florent Francoeur, CRHA, président-directeur général de l'Ordre.

D'autre part, le sondage montre que 44% des salariés craindraient de se présenter au travail si un de leur collègue de travail ou un membre de son foyer contractait la grippe A(H1N1).

Des efforts à déployer en prévention

Le sondage montre qu'il reste encore des efforts importants à déployer en matière de prévention dans les milieux de travail au Québec. En effet, près d'un travailleur sur deux (45
%) affirme que son employeur n'a pas mis en place de mesures préventives pour faire face à une éventuelle pandémie de grippe A(H1N1).

En outre, malgré les menaces de pandémie de grippe, plus d'un travailleur sur deux (53%) affirme qu'il n'a pas modifié ses habitudes personnelles de prévention comme bien se laver les mains, tousser dans le coude ou utiliser un désinfectant à mains. Chez les hommes, ce pourcentage se hisse à 58%. Enfin, 60% des salariés québécois affirment que la grippe A(H1N1) n'est pas un sujet d'inquiétude parmi les travailleurs de leur organisation.

«L'ensemble de ces données s'avère passablement inquiétant », indique M. Francoeur.

« Sans vouloir créer un climat de panique et d'incertitude, il importe dans un premier temps que les employeurs mettent en place leur plan d'urgence pour faire face à une pandémie. D'autre part, ils doivent favoriser les mesures de prévention et sensibiliser les employés à l'importance de minimiser les risques de contamination au sein de leur organisation. »