La Caisse de dépôt et placement du Québec, comme tous les investisseurs institutionnels, doit ajuster ses stratégies face à une crise dont la portée et les effets demeurent encore incertains. Selon Richard Guay, président et chef de la direction de la Caisse, «cette incertitude amène la Caisse à gérer selon des stratégies axées sur la prudence, la protection du capital et la réduction du risque».

Ainsi, la Caisse a indiqué qu’elle dispose des liquidités suffisantes pour respecter tous ses engagements envers ses déposants et ses partenaires d’affaires. Elle souligne également que les dépôts sont supérieurs aux retraits et qu’ils le demeureront pour plusieurs années.

Le fait saillant de cette crise est la grande volatilité qui caractérise les marchés boursiers et qui fait varier les valeurs significativement sur de courts laps de temps. Ainsi, certains jours, les marchés boursiers connaissent des variations qui dépassent en ampleur ce qu’on observe, en temps normal, sur une année ou même deux. Dans un tel contexte, il est prématuré d’estimer un rendement pour l’année en cours.

Historiquement, les périodes de grande volatilité se sont toujours résorbées. La Caisse rappelle qu’à l’échelle mondiale, un grand nombre d’actions sont actuellement posées par les banques centrales et les gouvernements de façon concertée pour résoudre cette crise. Elles produiront tôt ou tard leur plein effet positif.

Au 31décembre2007, l’actif net de la Caisse était réparti à hauteur de 36,3% dans les portefeuilles du secteur Marchés boursiers, de 29,5% dans les portefeuilles du secteur Revenu fixe et devises et de 35,1% dans les autres placements, principalement dans les placements privés et immobiliers. Généralement dans l’industrie, la proportion des placements effectués dans les marchés boursiers se situe entre 40 % et 60 %.

La chute des marchés boursiers a eu pour effet d’augmenter la pondération de toutes les autres catégories d’actif. Afin d’éviter d’accentuer ce déséquilibre, la Caisse a choisi, depuis le début octobre2008, de soumettre ses activités en placements privés et immobiliers à un nouveau processus d’approbation et de gérer avec une plus grande parcimonie les nouveaux investissements dans ces secteurs.

«Nous traverserons cette crise comme nous avons traversé les autres au cours de l’histoire de la Caisse », a indiqué M. Guay, rappelant qu’au lendemain d’une crise importante en 2002, l’actif net des déposants avait par la suite doublé, passant de 77,7à 155,4milliards de dollars, grâce à un ajout de 63,1milliards de dollars provenant de ses rendements et à des dépôts nets de 14,6milliards.