Pour un dollar investi par un homme, une femme devrait investir 1,25 $ si elle veut accumuler un pécule équivalent.

Aux États-Unis, le 10 avril marque le Jour de l’égalité des salaires, rappelle CNBC. Pourquoi le 10 avril? Parce que c’est ce jour-là que les femmes auront enfin rattrapé ce que les hommes auront gagné, eux, durant l’année précédente. Il faut donc qu’elles travaillent trois mois et dix jours de plus pour faire le même salaire que leurs confrères. Mais attention, il s’agit là des femmes blanches. Parce que pour les Noires, il faudra encore travailler jusqu’au 7 août, et les Hispaniques, jusqu’au 1er novembre pour rattraper leurs homologues masculins!

Or, gagner moins peut avoir un impact durable. Les femmes ne perdent pas en effet seulement sur leurs salaires, elles ont aussi moins de liberté pour épargner et investir pour l’avenir, nous explique-t-on. En raison des taux d’intérêt composés, même une légère disparité dans le montant investi aujourd’hui peut engendrer une différence majeure au bout du compte.

« L’écart salarial peut rapidement devenir un écart de richesse, explique Arielle O’Shea, spécialiste de l’investissement et de la retraite pour NerdWallet. Il est tout simplement beaucoup plus difficile de trouver l’argent pour investir avec un salaire inférieur et, par conséquent, les femmes risquent de perdre le rendement des investissements au fil du temps. »

À lire : Hausse des investissements en formation

Près de 50 000 $ d’intérêts perdus

NerdWallet s’est attelé à calculer le montant de cette perte. Résultat : si les femmes étaient en mesure d’investir leur 10 086 $ de manque à gagner, sur 10 ans, elles accumuleraient 49 140 $ rien qu’avec les intérêts, en supposant un taux de rendement de 6 %. Au total, cela rapporterait 150 000 $ à un compte de retraite.

Projeté encore plus loin dans le futur, ce nombre ne fait qu’augmenter. En quarante ans, investir 10 086 $ par année à un taux de 6 % rapporte 1,8 million de dollars, avant impôts et inflation.

Bien que ces chiffres soient hypothétiques puisqu’il est impossible de prédire l’avenir du marché ou le potentiel de revenu d’une femme, ils démontrent que l’écart salarial entre les hommes et les femmes peut coûter bien plus cher qu’il n’y paraît.

« La dure réalité est que les femmes doivent épargner un pourcentage plus élevé de leur revenu pour accumuler assez d’argent pour la retraite, conclut Mme O’Shea. Pour obtenir un pécule de retraite équivalent, en moyenne, les femmes doivent économiser 1,25 $ pour chaque dollar économisé par un homme. »

À lire : Des employés qui fixent eux-mêmes leur salaire

New York se bat contre l’écart salarial

Toujours à l’occasion de la journée de l’égalité de salaire, le Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC) met de l’avant quelques pratiques progressistes glanées au sud de la frontière.

Il indique notamment que l’État de New York envisagerait de déposer un projet de loi pour interdire aux employeurs de baser la rémunération future d’un ou une employé(e) sur sa rémunération passée. Une loi qui serait déjà en vigueur dans la Ville de New York elle-même.

Cette mesure s’ajouterait à une interdiction semblable déjà existante pour les organismes publics, qui n’ont plus le droit de demander l’historique salarial des candidats et des candidates, ainsi qu’à une obligation pour les fournisseurs privés de l’État de dévoiler des données au sujet du sexe de leurs employés.

Résultat : cet État détiendrait le plus petit écart de rémunération (11 %) entre les hommes et les femmes aux États-Unis, suivi de la Californie et la Floride.

À lire : Vers des fonds équilibrés 3.0?