Des gestionnaires d’actifs s’intéressent de plus en plus à la neurodiversité, malgré le manque de données comparativement à d’autres domaines de la diversité.

La neurodiversité est à la fois un enjeu moral, éthique et juridique, ainsi qu’un enjeu de productivité car elle permet d’accéder à des talents précieux, souligne Pensions & Investments.

La neurodiversité est composée des travailleurs souffrant de troubles affectant le fonctionnement du cerveau, tels que l’autisme, la dyslexie et le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).

Les personnes neurodivergentes peuvent apporter des caractéristiques intéressantes à une entreprise, telles que la pensée liminale, c’est-à-dire être capable de se placer en dehors d’un système et d’observer une situation; mais aussi l’imagination radicale, qui permet de voir un problème sous différentes perspectives.

La façon de penser différemment permet de remettre en question le statu quo. Dans la neurodiversité, cet atout est souvent lié à un haut niveau de loyauté et d’éthique.

Ces atouts ne sont pas seulement reconnus au sein des entreprises, mais aussi à présent par les gestionnaires d’actifs.

Au Royaume-Uni, le Diversity Project, qui regroupe des gestionnaires de fonds, des consultants en investissement ou encore des régimes de retraite, affiche clairement sa préoccupation en matière de neurodiversité. « Pourquoi voudriez-vous exclure un groupe de personnes qui pourraient potentiellement apporter d’excellentes compétences à votre entreprise, parce que vous n’êtes tout simplement pas très doué pour les recruter et les retenir ? » questionne Ian Iceton, praticien principal en ressources humaines pour le Diversity Project, cité par Pensions & Investments.

Prendre en compte la neurodiversité passe par sa reconnaissance – ainsi que la reconnaissance du handicap – dans les programmes de diversité, équité et inclusion (DEI). Mais ces programmes oublient encore souvent ces deux dimensions.

Mais une telle reconnaissance demeure encore ardue. Seule la moitié (51 %) des personnes neurodivergentes travaillant dans le secteur de l’investissement ont révélé leur trouble à leur employeur. L’autre moitié dit avoir préféré se taire par crainte que ce diagnostic limite leurs perspectives de carrière, selon une étude menée par le Diversity Project.