Ce n’est pas qu’une impression: les employés sont bel et bien moins productifs et davantage prompts à commettre des erreurs en après-midi, ont démontré des chercheurs de l’Université A&M du Texas.

Dans le périodique scientifique PLOS Journal, ils ont publié en juillet 2023 les résultats d’une étude menée entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2018 auprès de 789 employés de bureau d’une grande entreprise pétrolière texane.

Plutôt que de se baser sur l’autoévaluation des travailleurs, ou le regard de leur supérieur sur leur performance, les chercheurs ont analysé plusieurs données quantifiables enregistrées par leur poste de travail. Ils se sont par exemple penchés sur la distance parcourue par leur curseur, ou encore le nombre de fautes d’orthographe captées par l’ordinateur.

Grâce à elles, ils ont pu déterminer quand, de manière générale, l’échantillon de salariés observés était davantage productif tout au long de la semaine. Le vendredi après-midi, tout spécialement, se trouve bien au bas de la liste, rapportent ces chercheurs.

En fait, tous les paramètres mesurés tendent à perdre du galon le vendredi, alors que la courbe est en croissance tout au long de la semaine, ajoutent-ils.

Notons qu’entre jeudi et vendredi, la quantité de mots écrits glisse de 19,1%, alors que le nombre de coquilles, lui, ne baisse que de 1,65%. Celles-ci surviennent donc plus fréquemment vers la fin de la semaine.

Sans surprise, le moment de la journée influence la qualité du travail accompli, et c’est peut-être là qu’on peut mieux comprendre pourquoi la performance du vendredi est plus faible qu’ailleurs dans la semaine.

En effet, du mardi au vendredi, les chercheurs mettent en lumière que le nombre de mots tapés à l’ordinateur est pratiquement identique. Là où le bât blesse, c’est en après-midi.

De plus, qu’importe le jour de la semaine, on y observe aussi davantage de coquilles.

C’est donc la preuve qu’il vaut mieux faire le matin et vers le milieu de la semaine ses tâches qui requièrent un plus haut niveau d’attention.

Horaires ajustés

Citant d’autres enquêtes menées précédemment, les chercheurs estiment que le stress et la fatigue accumulés tout au long de la semaine contribuent à miner la performance des travailleurs le vendredi après-midi. Il y aurait donc «d’importants bénéfices à adopter des mesures qui permettent de se reposer», écrivent-ils dans leur rapport.

Si de plus amples études sont nécessaires d’après eux pour parvenir à trouver les meilleures stratégies pour optimiser la performance de leurs salariés, des analyses faites par le passé aident néanmoins les dirigeants à identifier quelques pistes de solutions.

Ils suggèrent par exemple d’adopter des politiques de travail flexible, comme des semaines de travail plus courtes ou condensées, ou encore de continuer d’autoriser à l’occasion le télétravail.

D’autres chercheurs ont notamment démontré que de jongler entre le travail en présentiel et à distance permet de réduire le stress lié au déplacement, aux joutes politiques internes ce qui augmente le niveau de satisfaction à l’égard de son emploi, a rappelé l’un des auteurs au magazine Science Daily.

Cet article a initialement été publié par Les Affaires