Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) estime qu’il serait prématuré de confier à la Régie des rentes du Québec le soin de gérer une partie de l’épargne-retraite privée des Québécois provenant de contributions volontaires au Régime de rentes du Québec (RRQ). Cette idée a été lancée par la Régie dans le cadre de consultations qui débuteront la semaine prochaine.

« Même si on parle ici de cotisations sans contrepartie de l’employeur, cette idée soulève de nombreuses questions auxquelles il faudra répondre avant d’aller de l’avant », commente le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval.

Dans le mémoire qu’il a déposé à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, le CPQ se demande si on n’est pas en train de vouloir remplacer le privé par l’État : « Est-ce l’objectif du gouvernement de se substituer aux fournisseurs de véhicules d’épargne privés? Le gouvernement a un rôle légitime à jouer en matière d’éducation financière et d’incitation à l’épargne, mais il ne devrait pas avoir pour mission de faire concurrence au secteur privé », Peut-on lire dans le document écrit par le CPQ pour les parlementaires.

L’organisme s’interroge également sur la concentration de l’épargne qui pourrait résulter d’une telle mesure. Il se demande si la gestion des fonds supplémentaires recueillis serait-elle confiée à la Caisse de dépôt et placement du Québec, comme les cotisations obligatoires. Selon lui, la concentration accrue de l’épargne entre les mains d’un seul gestionnaire pourrait augmenter le risque pour les épargnants.

Les rendements décevants de la Caisse ont soulevé plusieurs questions au cours des derniers mois, non seulement de la part des déposants, mais également de la part d’employeurs qui financent les régimes dont les fonds sont gérés par la Caisse. Le CPQ reçoit d’ailleurs de plus en plus de demandes d’employeurs à l’effet de questionner l’obligation actuelle des déposants de confier la gestion de l’entièreté des cotisations à un seul gestionnaire de fonds.