Les investisseurs institutionnels du monde entier ont placé la situation actuelle du financement de leurs régimes de retraite, la gestion du risque et la volatilité soutenue au premier rang des difficultés les plus sérieuses qu'ils devront surmonter pour atteindre leurs objectifs futurs, selon le dernier sondage de Pyramis Global Advisors mené auprès des régimes de retraite à prestations déterminées (PD). L'un des moyens par lesquels les régimes relèveront ces défis est la gestion active des titres, car la majorité d'entre eux croient que de telles stratégies procureront des rendements supérieurs à ceux de leurs points de référence dans l'avenir.
Cette enquête de Pyramis menée à l'échelle mondiale au quatrième trimestre de 2009 a pris le pouls des principaux décisionnaires à la tête de 427 régimes de retraite publics et privés dans 12 pays qui, ensemble, gèrent un actif de plus de 1 billion de dollars américains. Des répondants des régimes de retraite des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni et de l'Europe du Nord ont répondu à de nombreuses questions similaires afin de mettre en évidence les thèmes qui émergent dans le domaine de la gestion des régimes de retraite dans le monde.
« La majorité des investisseurs institutionnels croient que les stratégies de gestion active des titres, plutôt que les stratégies de gestion passive, procureront des rendements supérieurs dans l'avenir », a déclaré Young D. Chin, chef des placements à Pyramis Global Advisors. « Nous avons relevé une série d'idées et de démarches stratégiques variées parmi les régions alors que les régimes de retraite naviguent dans l'environnement actuel et tracent leur voie pour l'avenir. »
Près de neuf régimes canadiens sur dix (88 %) étaient soit entièrement d'accord soit d'accord avec la déclaration suivante : « Nous croyons que les stratégies de gestion active des titres procureront de l'alpha dans un avenir prévisible », suivis de 77 % des régimes nordiques, 76 % des régimes britanniques, et 70 % des régimes américains.
Mieux gérer de la volatilité
De nombreux régimes prévoient d'accroître la répartition des actions mondiales et manifestent beaucoup d'intérêt pour les actions des marchés émergents. L'augmentation de la répartition des actions dans les marchés émergents a suscité le plus d'intérêt aux Pays-Bas (50 %) et dans les pays nordiques (46 %). Le Canada et les États-Unis ont montré moins d'enthousiasme, soit 30 % et 25 % respectivement, pour ce qui est de l'accroissement de ces stratégies.
L'engouement pour les stratégies de titres à revenu fixe et d'obligations de société à long terme aux États-Unis et au Canada témoigne de la croissance constante des stratégies de placement adossées au passif. En effet, 43 % des régimes d'entreprise américains et canadiens prévoient d'accroître la répartition des obligations à long terme, tandis que 22 % des régimes d'entreprise américains et 27 % des régimes canadiens envisagent de gonfler les répartitions des obligations de sociétés.
Les régimes de retraite diversifient leurs portefeuilles dans les placements alternatifs, car plusieurs d'entre eux sont tombés en dessous des objectifs cibles fixés dans le cadre de leur politique de placement pour cette catégorie au cours des derniers replis boursiers.
En Europe, 32 % des régimes vont certainement ou probablement gérer la volatilité en investissant dans des produits alternatifs tels que les fonds de couverture, l'infrastructure ou les capitaux privés. On a enregistré également un vif intérêt pour les produits alternatifs comme moyen de gérer la volatilité au Canada (50 %) et parmi les régimes à prestations déterminées publics aux États-Unis (34 %). Ces trois régions ont porté un intérêt accru aux stratégies sur actions neutres face au marché en tant que stratégie privilégiée pour les fonds de couverture. Les stratégies directionnelles sur actions en positions acheteur et vendeur, les macrofonds mondiaux et les fonds à stratégies multiples figuraient parmi les autres fonds de couverture de prédilection.
« Les régimes de retraite doivent lutter contre les tendances dominantes des marchés boursiers capricieux et des contextes économiques en changement dans toutes les régions », a dit M. Chin. « Même si ces vents contraires sont puissants, notre recherche indique que les régimes surmontent admirablement les écueils et travaillent activement à l'amélioration de leur situation stratégique future et au profit de leurs membres. »
Les grandes préoccupations
Au Canada, la situation du financement des régimes est la plus grande source de tracas (42 %). Les régimes canadiens se soucient également de la gestion du risque (20 %) et des répercussions des changements comptables et réglementaires à venir (14 %).
Aux États-Unis, quatre régimes publics sur dix (43 %) ont déclaré que leur situation de financement était leur préoccupation principale, suivie du contexte de faibles rendements et de son incidence sur la croissance future (29 %). À l'opposé, l'avis était partagé au sein des régimes américains privés qui plaçaient la volatilité (36 %) et la situation du financement (35 %) comme leurs principales inquiétudes.
En Europe, les régimes ont indiqué que la gestion du risque et les ratios de solidité (mesure de solvabilité ou situation du financement du régime) (29 %) et la volatilité (24 %) étaient leurs principaux soucis.
« Partout dans le monde, les régimes se concentrent sur l'amélioration de leur situation definancement en plus d'assurer la gestion du risque et de choisir les stratégies de placement appropriées pour faire face à la volatilité continue », a affirmé M. Chin. « Pour les cinq prochaines années, la majorité des régimes estiment que l'inflation présente un risque plus élevé que la déflation sur les marchés des capitaux dans le monde. »
Les répondants de régimes américains ont exprimé les plus fortes inquiétudes face à l'inflation (89 %), suivis de ceux des régimes nordiques (85 %), des régimes canadiens (74 %) et des régimes britanniques (61 %). Fait intéressant, les préoccupations quant à la déflation étaient les plus élevées au sein des régimes des Pays-Bas (40 %), tandis que les régimes suisses (32 %) ont considéré que la déflation présentait un risque plus élevé que l'inflation dans les années à venir.