C’est dans le secteur public que l’on retrouve les régimes de retraite et d’avantages sociaux les plus généreux au Québec, mais le secteur privé offre des salaires supérieurs, révèle la dernière édition de l’Enquête sur la rémunération des salariés de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Les employeurs du secteur privés comptant plus de 200 employés dépensent en moyenne 28,5 % de leur masse salariale totale en avantages sociaux (régimes de retraite et assurance collective combinés). L’écart entre les entreprises syndiquées (35,2 %) et non syndiquées (26,7 %) est toutefois majeur.

Plus en détails, les employeurs du secteur privé allouent en moyenne 5,8 % de leur masse salariale à leur régime de retraite, et 22,7 % à leur régime d’assurance collective.

Toutes les catégories d’employés du secteur public bénéficient d’avantages sociaux plus généreux que leurs homologues du secteur privé, mais les disparités sont importantes au sein même de l’appareil étatique.

Ainsi, les administrations municipales de plus de 200 employés allouent l’équivalent de 50,6 % de leur masse salariale aux avantages sociaux. Les municipalités sont les seuls employeurs au Québec à dépenser plus de la moitié de leur masse salariale pour leurs régimes de retraite et d’assurance collective. Les coûts se divisent ainsi : 15,8 % aux régimes de retraite et 34,8 % aux assurances collectives.

Les municipalités sont suivies de l’administration fédérale (48,3 %), des universités (45,3 %), des entreprises publiques (45,3 %) et enfin de l’administration québécoise (42,0 %). Les débours de ces organisations pour les régimes de retraite varient entre 8,0 et 12,2 %, et entre 26,1 et 30,1 % pour les assurances collectives.

La situation s’inverse toutefois lorsqu’il est question de salaire. En matière strictement salariale, l’entreprise privée est plus payante pour les travailleurs qui empochent des revenus supérieurs de 10,2 % à ceux du secteur public. Rappelons toutefois que les données de l’ISQ n’incluent pas les entreprises privées de moins de 200 employés, qui versent généralement des salaires inférieurs.

Les salaires plus généreux du secteur privé compensent les régimes de retraite et d’avantages sociaux plus modestes. Ainsi, lorsque l’on compare l’ensemble de la rémunération globale des salariés québécois, le secteur privé et le secteur public se trouvent en zone paritaire, analyse l’ISQ. Les fonctionnaires en sortent tout de même légèrement gagnants, avec une rémunération totale supérieure de 2,2 %.