L’essor du modèle de travail hybride risque de rendre de nombreuses femmes invisibles dans les organisations, freinant considérablement leur avancement professionnel.
Le modèle de travail hybride est souvent associé à une meilleure conciliation entre la vie personnelle et le travail. C’est aussi un système souvent qualifié de gagnant-gagnant. Les entreprises font des économies, tandis que les employés bénéficient d’une certaine flexibilité.
Mais, le travail hybride risque de devenir une catastrophe pour la carrière des femmes, met en garde The Globe and Mail. Avant la pandémie, les femmes étaient écartées des postes de direction. Aujourd’hui, elles risquent de devenir invisibles.
Les femmes prennent bien plus souvent sur leur carrière pour s’occuper de leurs proches. Or, les jeunes enfants ne sont toujours pas éligibles à la vaccination contre la COVID-19. Les mères qui travaillent et les aidantes naturelles seront parmi les dernières à reprendre le travail en personne.
Ce qui risque de survenir, ce sont des bureaux où les femmes deviendront l’exception, ce qui nuira à leur avancement professionnel, en plus de les exclure des processus décisionnels. En effet, même si la pandémie contribue à faire évoluer les mentalités, nombre de gestionnaires et de patrons voient encore d’un mauvais œil les travailleurs à distance.
Un changement culturel doit donc se produire pour soutenir cette mutation vers le modèle de travail hybride. Sinon, les femmes seront encore davantage mises de côté qu’avant la pandémie.
Les femmes doivent pouvoir occuper des fonctions de cadre, sans que cela provoque de remous dans les entreprises. Pour cela, les firmes devraient permettre à leurs employés et cadres d’agir de manière égale, qu’ils soient présents en personne ou à distance. Le quotidien cite l’exemple de la banque HSBC, à Toronto, qui veille à permettre une participation égale aux réunions, quel que soit le mode de participation, en personne ou en vidéo.
Mais la réalité de la plupart des entreprises est bien différente: la majorité des sociétés canadiennes cotées en bourse ne disposent pas d’objectifs de diversité. Il est temps que les organisations soient proactives pour assurer l’équité, sinon elles laisseront détruire les carrières de nombreuses femmes.