Les actuaires du Canada ont diffusé aux cinq principaux partis politiques un questionnaire portant sur trois enjeux : l’avenir de l’épargne-retraite au Canada, les nouvelles règles et les nouveaux principes directeurs régissant le financement de l’assurance-emploi et les préoccupations concernant la nécessité d’une meilleure planification à long terme dans le secteur des soins de santé au Canada.
«Les actuaires du Canada demandent aux partis d’envisager sérieusement un engagement envers ces questions, qui sont toutes cruciales pour les Canadiens et pour la santé de notre économie », affirme Mike Hale, président de l’Institut canadien des actuaires.
Selon Statistique Canada, seulement 21% des travailleurs du secteur privé étaient couverts par un régime à prestations déterminées en 2003,alors qu’en 1992, 29% l’étaient. Une meilleure couverture est à l’avantage des Canadiens. Selon une étude réalisée en 2007 par l’Université de Waterloo, les deux tiers des Canadiens qui prévoient prendre leur retraite en 2030 n’épargnent pas suffisamment pour s’assurer l’indépendance financière à la retraite. En revanche, un rapport publié récemment par Statistique Canada a révélé que deux tiers des Canadiens âgés de 45 à 59 ans croient que leur épargne-retraite sera suffisante pour satisfaire à leurs besoins.
« Cet écart entre la réalité et la perception est très important. Si l’on ajoute à cela l’effondrement d’un excellent mode d’épargne-retraite, soit les régimes à prestations déterminées dans le secteur privé, ainsi que le manque d’harmonisation des lois sur les pensions à l’échelle du pays, on peut affirmer que sans remèdes adéquats, l’avenir financier des Canadiens est sérieusement en péril », soutient M. Hale.
En ce qui concerne l’assurance-emploi, le gouvernement a récemment modifié le régime de financement. Bien que les actuaires du Canada soient d’avis que la plupart des mesures prévues dans la récente législation soient bénéfiques pour le système, le nouvel Office de financement de l’assurance-emploi du Canada se trouve contraint de maintenir une réserve de seulement deux milliards de dollars.
« Compte tenu d’une période prospective d’un an et des nouvelles exigences concernant le réapprovisionnement de la réserve dans l’année suivant son utilisation, nous nous inquiétons sérieusement que deux milliards de dollars ne soient pas suffisants en situation de ralentissement économique important et prolongé », affirme Mike Hale.
Le système de soins de santé du Canada préoccupe également les actuaires. L’entente de 2004 sur la santé ne comportait aucun cadre d’investissement stratégique à long terme en matière de ressources humaines ou technologiques, deux pierres angulaires cruciales du système de santé du Canada. D’ici 2030, le pourcentage de la population âgée de 65 ans et plus aura doublé, pour atteindre près de 25 %. Comme le demandait récemment George Abbott, ministre de la Santé de la Colombie-Britannique : « Qui prendra soin de nous? ».