Les temps sont durs ce qui poussent plusieurs entreprises à réduire les avantages sociaux offerts aux nouveaux arrivants. Mais de plus en plus les retraités ressentent également certains effets de ces coupures, selon une étude de Towers Perrin.
Ken Cooke, conseiller principal chez Towers Perrin, a récemment dit, lors d’une conférence du chapitre de l’Ontario de l’ACARR, que bon nombre de promoteurs de régimes n’avaient jamais anticipé l’ampleur des coûts associés aux avantages post-retraite.
« Dans les 20 dernières années, l’espérance de vie a augmenté significativement », a-t-il rapporté. « Les promoteurs de régime ont ainsi vu leurs coûts d’avantages sociaux post-retraite gonfler sensiblement. Les retraités vivent maintenant plus longtemps et ils ont besoin de plus de médicaments pour demeurer actifs et en santé. »
« En même temps, les gouvernementaux provinciaux se sont désengagés de certains soins de santé, laissant les promoteurs quiqui couvrent ces mêmes soins en péril », a-t-il ajouté pour expliquer la gravité de la situation.
Dans les dernières années, plusieurs médicaments, dont les brevets sont venus à échéance, ont commencé à coûter moins cher. Par contre, on a aussi observé une explosion de nouveaux médicaments personnalisés sur le marché durant cette période.
« Bien qu’ils soient souvent plus efficaces, ces médicaments sont aussi plus dispendieux. Et ces coûts ne sont pas insignifiants », a-t-il insisté.
Un cas concret
M. Cooke a démontré via un exemple concret que pour un employeur qui offre uniquement une couverture d’assurance-vie à un employé de 62 ans, il lui en coûte 2 000 $. Si vous ajoutez une assurance-santé à l’âge de 65 ans, ce coût grimpe à 11 000 $. Enfin, pour une assurance-vie et une assurance-santé pour la vie, la facture peut facilement monter à 40 000 $.
M. Cooke a ramené des résultats du sondage pour appuyer ses dires. Pendant que 9 % des entreprises ont déjà réduit ou éliminé leurs avantages sociaux post-retraite pour leurs retraités, un autre 2 % prévoient le faire sous peu, et 14 % considère sérieusement cette option.
Jusqu’à présent, 21 % des répondants au sondage ont déclaré qu’ils avaient déjà coupé certains éléments de leurs avantages sociaux post-retraite pour les futurs retraités, alors que 5 % prévoient le faire prochainement et 21 % considèrent le faire également.
« Cela ne signifie pas pour autant que les employeurs délaissent complètement leurs retraités », a-t-il affirmé. « Six pour cent ont offert de nouveaux moyens à leurs employés d’épargner en vue de leurs futurs coûts de soins de santé, et 35 % envisagent offrir de telles options.»
M. Cooke a plutôt soulevé une nouvelle tendance. « Afin de se sortir de certaines de ces obligations, quelques employeurs demandent maintenant à leurs retraités d’accepter une entente forfaitaire au lieu d’une couverture continue de soins de santé. De tels programmes comportent également une part de risque appréciable », a-t-il tenu à rappeler.
Pas à l’abri de problèmes
Premièrement, les employeurs doivent avoir des liquidités à portée de la main pour payer ces arrangements. Les grandes entreprises qui possèdent une armée de retraités pourraient avoir besoin d’une somme astronomique si tous leurs retraités acceptaient une telle proposition.
« Les arrangements sur base volontaire amènent aussi d’autres problèmes puisqu’ils peuvent être acceptés par les retraités les plus en santé qui croient que ces forfaits pourraient valoir davantage qu’une assurance-santé jusqu’à la fin de leurs jours. Les retraités les moins en santé pourraient quant à eux choisir de garder l’assurance. Dans les deux cas, l’entreprise y perdrait », a expliqué M. Cooke.
Des implications fiscales sur les arrangements pourraient aussi changer la donne pour les retraités. Ces derniers âgés de moins de 71 ans pourraient toujours avoir suffisamment d’espace disponible dans leur compte REER pour placer une partie sinon la totalité de la somme de leur arrangement avec leur employeur.
D’autre part, les arrangements forfaitaires offerts aux retraités peuvent rassurer ces derniers lorsque leur ancien employeur connaît des problèmes financiers. Contrairement aux régimes de retraite, les avantages sociaux post-retraite ne sont pas assurés en cas de faillites, ce qui rend les arrangements forfaitaires plus sûrs.
« Évidemment, il y a un danger que l’employée dépense l’argent reçu sur autre chose que ses soins de santé, mais dans ce cas, la responsabilité de l’employeur serait nulle. Cette accessibilité accrue pourrait aussi encourager les employés d’accepter une telle offre au lieu d’une assurance-santé à long terme puisqu’elle pourrait lui procurer davantage de souplesse », a-t-il terminé.