L’époque où on pouvait se glorifier d’être atteint de « travaillite aigue » est révolue pour céder la place aux priorités familiales, d’après une étude publiée par Desjardins Sécurité financière. Cette recherche révèle que seulement 22 % des Canadiens se considèrent comme des « maniaques du travail ». Interrogés au sujet des valeurs qui sont les plus chères aux Canadiens, 54 % des répondants ont mentionné la famille et seulement 10 %, le travail.

En dépit des horaires de travail très chargés, les Canadiens déploient beaucoup d’efforts pour que leur famille demeure la priorité. Il n’est donc pas surprenant que 72 % des Canadiens partagent régulièrement des repas avec leur famille et leurs amis.

Les Canadiens ne sont toutefois pas convaincus que le monde du travail appuie cette quête d’une meilleure vie familiale, bien qu’un grand nombre d’entreprises ont mis sur pied des programmes afin de promouvoir l’équilibre entre le travail et la vie personnelle. L’étude indique que 65 % des Canadiens considèrent que les valeurs de leur milieu de travail ne concordent pas avec leurs valeurs personnelles.

D’après le sondage, seulement un quart(25 %)des Canadiens sont convaincus que leur employeur « livre la marchandise » quand il s’agit d’équilibre travail-vie personnelle, et seulement 29 % croient que leur employeur se préoccupe réellement de cet équilibre.

« Avec la pénurie de main-d’oeuvre qui va en s’accentuant, les employeurs ne peuvent pas se permettre de négliger les besoins de leurs employés. La question n’est plus tant de savoir si l’employé convient au milieu de travail, mais si le milieu de travail convient à l’employé, mentionne Alain Thauvette, premier vice-président, Assurance pour les groupes et les entreprises chez Desjardins Sécurité financière. Les employeurs qui sauront respecter les valeurs de leurs employés et y adapter leur culture d’entreprise et leurs politiques sont ceux qui pourront attirer les employés les plus qualifiés et les plus prometteurs. »

Bien que les Canadiens souhaitent donner la priorité à leur famille, plusieurs se demandent si cela est vraiment possible. Alors que 81 % des Canadiens désirent trouver un bon équilibre entre leur travail et leur vie personnelle, seulement 27 % des répondants sont convaincus que cet équilibre est possible dans notre société, et seulement 17 % croient que notre société encourage les travailleurs à bien équilibrer travail et vie personnelle.

Ce scepticisme porte les Canadiens à composer avec le stress au lieu de chercher à régler le problème à la source. Quand ils sont stressés, 43 % des Canadiens font de l’activité physique, 16 % parlent à une personne de confiance, 13 % lisent un livre et 11 % s’adonnent à une activité de détente telle que le yoga. Mais seulement 2 % réduisent leurs heures de travail, et seulement 14 % parlent à leur supérieur de leurs préoccupations au sujet de la conciliation travail-vie personnelle.

« Je ne suis pas étonné de voir que les Canadiens soient frustrés de ne pas arriver à trouver un équilibre entre le travail et leur vie personnelle en raison de leur environnement professionnel, nous dit Glenn Thompson, chef de la direction de l’Association canadienne pour la santé mentale. Notre expérience nous démontre que de plus en plus d’employeurs voient des avantages certains à encourager un meilleur équilibre travail-vie personnelle. En bout de ligne, un employé en bonne santé mentale est plus productif, plus motivé et plus fidèle à l’entreprise. Les employeurs ont donc tout à gagner en investissant dans la santé mentale de leurs employés. »