Un récent rapport publié par la Commission de la santé mentale du Canada indique que les entreprises pourraient réaliser des économies de l’ordre de 3 à 11 milliards de dollars par année en prenant des mesures pour éliminer les conditions de travail susceptibles de causer du stress ou d’autres préjudices mentaux.
Les conséquences sur le plan des pertes de vies humaines sont tout aussi importantes. Au cours des 11 prochaines années, on s’attend à ce que la santé mentale devienne la plus importante cause de décès précoce et de troubles de la dépression, devancée seulement par les maladies du cœur, indique Andrew Harkness, conseiller principal en stratégie à l’Association pour la prévention des accidents industriels (APAI).
Les problèmes de santé mentale liés au travail sont en hausse partout au Canada, et les employeurs doivent commencer à prendre des mesures proactives pour corriger la situation. Des jugements rendus récemment par la cour contre des sociétés comme Honda Canada Inc. montrent clairement que les organisations ne doivent pas attendre que la loi ne redresse la situation par des dispositions législatives ou par arbitrage, soutient M. Harkness.
Des mesures à prendre
Voici quelques mesures qu’il suggère aux employeurs de prendre :
•Augmenter les communications entre les employeurs et les différents acteurs du milieu de travail pour atténuer les préjugés négatifs associés aux problèmes de santé mentale.
•Déterminer comment les employés perçoivent les réalités du milieu de travail au moyen de sondages, de groupes de discussion et de réunions.
•Analyser les habitudes des employés par rapport à d’autres aspects de leur vie, comme l’absentéisme et les composantes les plus utilisées du programme d’avantages sociaux.
•Cerner les pratiques commerciales susceptibles de mener à la dépression, à l’anxiété, au stress ou à la toxicomanie.
« La relation entre les employés et leur supérieur immédiat est l’un des facteurs les plus déterminants dans la rotation du personnel, soutient M. Harkness. Que l’organisation compte 20 ou 2 000 employés, mon bien-être, mon sentiment d’appartenance, mon cheminement professionnel et la reconnaissance que je reçois sont directement liés à mon supérieur immédiat. »
Les dirigeants doivent se pencher sur les types de formation et de perfectionnement qu’ils peuvent offrir à leurs gestionnaires et à leurs superviseurs. Un nombre renversant d’employés à des postes de supervision ne possèdent pas les compétences comportementales nécessaires pour traiter avec leurs employés.
Cette lacune peut avoir une incidence directe sur la santé mentale des employés, sans parler du risque que l’entreprise devienne une porte tournante et que les employés quittent en raison du stress causé par le milieu de travail. C’est pourquoi il ne faut pas négliger l’importance des interactions humaines, dit-il.