Avec la récession qui sévit, les employés éprouvent un stress grandissant au travail, ce qui pourrait nuire au rendement des entreprises, selon une nouvelle étude de Towers Perrin, appelée Workplace Watch, qui a sondé l’opinion des employés de plusieurs entreprises à l’échelle internationale.

Seulement 55 % des quelque 650 000 travailleurs sondés estimaient trouver un équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle, contre 62 % au trimestre précédent.

D’autre part, l’engagement des employés est demeuré stable au cours du premier trimestre de cette année. Le niveau d’engagement des employés n’a pas diminué depuis le début de la crise actuelle, ce qui peut paraître surprenant. Ce résultat s’explique notamment par le fait que les employés comprennent mieux aujourd’hui leur rôle et leurs responsabilités et ont davantage confiance dans leurs perspectives de carrière à long terme.

Les données recueillies confirment toutefois que les employés comprennent moins bien les objectifs et les orientations à long terme de leur employeur. Ces signaux pourraient réduire le niveau d’engagement des employés plus tard au cours de l’année.

Des indicateurs plus favorables à l’engagement des employés
Au cours du premier trimestre de 2009, les résultats ont été plus favorables sur plusieurs éléments reliés à l’efficacité organisationnelle, la communication, la réputation de l’entreprise et les superviseurs de première ligne, autant d’indicateurs qui contribuent de façon positive à l’engagement des employés.

Près des trois quarts (74 %) des employés considèrent que la structure de l’entreprise favorise l’efficacité, ce qui constitue une hausse par rapport aux 66 % du dernier trimestre de 2008 et aux 58 % du premier trimestre de 2008.

Parallèlement, 91 % des répondants comprennent comment leur travail aide l’entreprise à atteindre ses objectifs immédiats, perception qui est demeurée plutôt stable au cours des six trimestres étudiés. Plus des deux tiers (68 %) des employés interrogés croient que leur entreprise leur offre des possibilités de carrière à long terme, contre 60 % au début de 2008. De plus, 77 % ont l’impression que leur entreprise est bien perçue par la clientèle, ce qui est légèrement supérieur au taux constaté l’année précédente.

« Les niveaux d’engagement constatés avant le début de la crise actuelle demeurent tout de même inquiétants, car dans la conjoncture actuelle, les entreprises ont besoin de tous leurs joueurs sur la patinoire », estime Dan McCauley, sociétaire de Towers Perrin.

À son avis, les entreprises ne peuvent se permettre d’être complaisantes avec les niveaux d’engagement actuels, car elles risqueraient d’être désavantagées par rapport à la concurrence, tant sur le plan du rendement des employés que sur celui de la fidélisation des personnes les plus compétentes, pour profiter de la reprise éventuelle et des occasions de croissance.

Comme on pouvait s’y attendre, peu de gens songent à changer d’emploi en ce moment. En effet, 71 % des répondants ne songent pas vraiment à quitter leur emploi actuel, contre 64 % au dernier trimestre de 2007.

Autres signaux d’alarme
Des résultats moins favorables relativement à d’autres éléments critiques ayant une influence sur les niveaux d’engagement et le rendement sont aussi très préoccupants. Certaines mesures du leadership, facteur ayant le plus d’incidence sur l’engagement, ont diminué de façon importante.

Notons entre autres la baisse substantielle du pourcentage d’employés qui considèrent que la haute direction donne une orientation claire à l’entreprise, qui est passé de 71 % à 63 % au quatrième trimestre de 2008. Le niveau d’appréciation de l’efficacité du leadership a également diminué; de 56 %, il est passé à 50 % à la fin de 2008.

« Ces tendances plutôt troublantes lancent un avertissement aux dirigeants, explique Michel Tougas, sociétaire directeur chez Towers Perrin, surtout si l’on considère que la cote du leadership n’était pas la meilleure dès le départ.

« Bien que les résultats de notre étude indiquent que les dirigeants ont bien relevé le défi de communiquer davantage et d’être plus visibles au cours de la crise, nos données révèlent également qu’ils pourraient être en train de perdre de vue leur vision à long terme, qui demeure essentielle pour encourager et engager les employés », a ajouté M. Tougas.

Recommandations pour favoriser l’engagement
Les données dégagées de l’étude Workplace Watch suggèrent des mesures que peuvent prendre les entreprises pour s’assurer que les employés demeurent engagés et conservent un sentiment d’appartenance, en particulier dans le contexte actuel.

« Les dirigeants de société doivent d’abord communiquer aux employés la situation de l’entreprise, sa vision à long terme et ses objectifs. Deuxièmement, ils doivent demander aux employés de participer à la gestion des coûts pour leur faire sentir qu’ils ont un rôle actif à jouer. Troisièmement, ils doivent communiquer de façon constante les objectifs à court et à long termes. Ensuite, ils doivent écouter les employés et recueillir leurs commentaires, et finalement, favoriser la formation et les occasions de perfectionnement pour les employés », a résumé M. Tougas.