Après un premier trimestre dominé par de mauvaises nouvelles économiques, des signes positifs commencent à se manifester, selon le nouveau rapport des Services économiques RBC. Le rapport avance qu’en dépit de la forte contraction de l’économie au premier trimestre, l’une des plus importantes à survenir au cours d’un premier trimestre depuis 1991, il est fort probable qu’il s’agissait des pires résultats trimestriels de la récession actuelle.

« Nous croyons toutefois qu’une reprise s’amorcera plus tard cette année, a déclaré Craig Wright, premier vice-président et économiste en chef, RBC. « L’amélioration des perspectives de croissance à l’échelle mondiale, la faiblesse exceptionnelle des taux d’intérêt et les dépenses de relance du gouvernement devraient faire en sorte que le Canada connaisse à nouveau une croissance positive en 2009 et une légère reprise en 2010 », a-t-il ajouté.

La récession s’atténue à l’échelle planétaire
Les indicateurs précurseurs laissent penser que la récession mondiale s’atténue elle aussi, les récentes données suggérant une reprise plus tard cette année. Pour ce qui est des États-Unis, les analystes s’attendent à ce que les reculs marqués du PIB au quatrième trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009 comptent parmi les plus importants depuis de nombreuses années, mais certains signes encourageants commencent à se manifester. Soutenu par la faiblesse des taux d’intérêt, par l’amélioration des conditions de crédit et par les incitatifs fiscaux mis en place par le gouvernement, le marché immobilier américain démontre une certaine stabilité et la confiance des consommateurs prend du mieux, indiquant ainsi la possibilité d’un revirement modéré de l’économie américaine d’ici le deuxième semestre de 2009.

« Les bienfaits des mesures de stimulation monétaires et budgétaires commencent à se faire sentir », a remarqué M. Wright. « Nous surveillerons l’effet de ces dépenses sur les marchés de l’emploi, ainsi que sur la confiance des ménages et des entreprises. L’ampleur de cet effet sera un facteur déterminant pour la reprise économique. »

Le rapport de RBC prévoit que l’économie canadienne se contractera de 2,4 % cette année, notamment en raison du considérable recul de 5,4 %, en taux annualisé, du PIB réel au premier trimestre. La croissance des salaires s’est avérée étonnamment ferme au début de l’année, mais les revenus ont été touchés par une forte diminution des heures travaillées, rendant le fardeau financier encore plus lourd pour les consommateurs déjà aux prises avec un endettement élevé et une dévalorisation de leurs actifs.

Le dollar canadien en hausse
Même si la confiance des consommateurs s’est légèrement améliorée au cours des derniers mois, elle demeurera fragile en raison de l’augmentation des pertes d’emploi (360 000 en octobre dernier) et de la hausse du taux de chômage, qui devrait culminer à 9,2 % d’ici la fin de 2009. Le rapport prévoit que le dollar canadien, qui affiche une reprise depuis le printemps, s’établira au niveau inférieur de la fourchette des 85 à 92 cents US pendant le deuxième trimestre de 2009 et atteindra le niveau supérieur de la fourchette en 2010.

Aux États-Unis, la récession a fait bondir le taux de chômage à 9,4 %, un sommet depuis 1983. Autre fait inquiétant pour l’économie américaine, les gens qui ont perdu leur emploi, comparativement aux récessions précédentes, restent sans travail pendant plus longtemps.

Malgré les importantes pertes d’emplois qui se sont succédé, de récentes données suggèrent que le rythme de décroissance ralentit. De plus, les ventes de maisons devraient augmenter grâce à l’amélioration de l’accessibilité à la propriété suscitée par la chute des prix et par la faiblesse des taux hypothécaires, qui s’établissent à un creux historique de 30 ans.

Les dépenses des consommateurs américains ont augmenté après six mois de déclin constant. Selon le rapport de RBC, la demande interne continuera de s’accroître au cours du deuxième semestre de 2009 en raison de la faiblesse des taux d’intérêt, du raffermissement des marchés de capitaux et des mesures de stimulation budgétaires.